UNE CINQUANTAINE de dessins de Rembrandt Van Rijn (1606-1669), l’immense artiste néerlandais du XVIIe siècle, maître de la lumière, admirable dessinateur et graveur, peintre de la psychologie humaine, sont rassemblés ici. Ils proviennent de la collection du Kupferstichkabinett de Berlin, constituée à partir de 1830, un ensemble prestigieux et peu dévoilé au grand public. Ces dessins ne président pas à la réalisation d’une toile, en tant qu’études, mais se suffisent à eux-mêmes, oeuvres à part entière, exercices de style, ou répertoire de « modèles » pour l’artiste et son atelier.
Le génie du grand artiste de Leyde éclate dans toute sa splendeur et dans sa plus grande diversité. Ces feuilles rares et brillantes, à l’encre, à la sanguine ou à la pierre noire, inspirent le recueillement (compositions bibliques), la douceur et la délicatesse (magnifique et pure « Saskia en fiancée » de 1633, dessinée à la pointe d’argent), la mélancolie (nombreux paysages dont la « Ferme près d’un arbre », où se lisent les mouvements des variations atmosphériques, et qui annonce presque le romantisme)…
Rembrandt dessine de toutes les manières possibles ; tantôt il réalise une étude de personnage déliée et fluide, tantôt il trace des traits plus secs et appliqués (très bel « Enfant insolent » à la plume), tantôt il confère à une sanguine un aspect subtilement velouté (« Vieillard assis sur une chaise »). Ici, la ligne est tourmentée ; là, elle se fait sage et délicate.
Une profondeur psychologique habite ces oeuvres. On ne sait ce qu’il faut le plus admirer de l’éclat ou de l’équilibre, des audaces ou de la grâce, de la subtilité ou de la liberté.
« Rembrandt, bouquet final ». Institut néerlandais, 121, rue de Lille, Paris 7e. Tlj, sauf lundi, de 13 h à 19 h. Entrée : 6 euros (TR : 4 euros). Tél. 01.53.59.12.40. Jusqu’au 11 mars. L’exposition est complétée par quelques oeuvres graphiques des élèves de l’atelier de Rembrandt.
A voir aussi à l’Institut néerlandais : « Rembrandt et les femmes ».
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