LES EXPERTS du Conseil supérieur d'hygiène publique de France (Chpf) et du comité technique des vaccinations ont tranché : la vaccination contre la varicelle ne sera pas généralisée aux enfants (à partir de 12 mois). Depuis la mise sur le marché en décembre 2003 des deux vaccins à virus vivant atténué contenant la souche OKA, Varilix (GlaxoSmithKline) et Varivax (Aventis Pasteur), certains pédiatres souhaitaient cette mesure déjà effective dans certains pays comme les Etats-Unis ou le Canada.
Après l'analyse des données épidémiologiques disponibles et compte tenu du fait qu'il n'existe pas de forme combinée du vaccin, le Chpf, dans un avis de mars 2004, ne recommande qu'une vaccination ciblée chez l'adulte ne présentant pas de contre-indication (notamment une grossesse ou une l'immunodépression). « Dans le contexte actuel en France, affirment les experts, le taux de couverture vaccinale risquerait d'être inférieur à 90 %, notamment en l'absence de combinaison avec le vaccin dirigé contre rougeole-oreillons-rubéole, vaccin pour lequel ce taux de couverture n'est pas atteint à 24 mois. » A terme, la vaccination généralisée à partir de 12 mois risquerait « de favoriser une augmentation du nombre de cas chez les adolescents et les adultes et donc une augmentation du nombre de formes graves ».
Quatre indications thérapeutiques.
Le nouveau calendrier vaccinal 2004 (« le Quotidien » du 30 juin) introduit donc la vaccination chez l'adulte, tandis que l'arrêté paru au « Journal officiel » du 23 septembre confirme l'inscription des deux vaccins sur la liste des spécialités pharmaceutiques remboursables aux assurés sociaux. Il précise par ailleurs les quatre indications thérapeutiques qui ouvrent droit à une prise en charge. Seront remboursées les vaccinations effectuées :
- dans les trois jours qui suivent une exposition à un patient présentant une éruption, chez l'adulte de plus de 18 ans immunocompétent sans antécédents de varicelle ou s'il existe un doute sur la vaccination ; le contrôle de la sérologie négative est facultatif ;
- à l'entrée en première année des études médicales ou paramédicales chez les étudiants sans antécédents de varicelle (ou s'il existe un doute) dont la sérologie est négative ;
- chez toute personne sans antécédents de varicelle (ou s'il existe un doute) dont la sérologie est négative et qui est en contact étroit avec des personnes immunodéprimées ; les sujets vaccinés doivent alors être informés de la nécessité, en cas de rush généralisé, d'éviter les contacts avec les personnes immunodéprimées pendant dix jours ;
- dans les six mois précédant une greffe d'organe chez les enfants receveurs sans antécédents de varicelle (ou s'il existe un doute) et dont la sérologie est négative : 2 doses à un mois d'intervalle avec une surveillance du taux d'anticorps après la greffe.
Les deux spécialités ont également été agréées à l'usage des collectivités et de divers services publics, autorisant leur commercialisation à l'hôpital.
Désormais, la varicelle fait partie des 13 affections dont la vaccination est prise en charge par les régimes obligatoires d'assurance-maladie, avec la coqueluche, la diphtérie, la grippe, l'hépatite B, les infections à Haemophilus influenzae B, les infections à pneumocoque, les oreillons, la poliomyélite, la rougeole, la rubéole, le tétanos et la tuberculose.
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