L'ANCIEN directeur général des Hôpitaux universitaires de Strasbourg, Claude-Guy Charlotte, a été définitivement relaxé par la cour d'appel de Lyon des accusations de « favoritisme » qui pesaient contre lui, depuis maintenant plus de dix ans. Avec cet arrêt, il sort blanchi de toutes les accusations et condamnations portées contre lui, à l'exception d'une condamnation à trois mois de prison avec sursis pour abus de confiance prononcée il y a maintenant plusieurs années.
Ce que l'on a appelé très vite l'« affaire Charlotte » a commencé le 2 décembre 1994, lorsque soixante-dix gendarmes ont interpellé le directeur et plusieurs de ses collaborateurs dans leurs bureaux de l'hôpital, pour rechercher des preuves d'irrégularités et de malversations. En outre, sur la foi d'un rapport des renseignements généraux, Claude-Guy Charlotte a été accusé de mener un « train de vie pharaonique ». Il lui a été reproché, entre autres, d'avoir « installé une plaque tournante dans son garage », pour pouvoir en sortir plus facilement, mais aussi d'avoir « aménagé une niche climatisée pour son chien » et d'avoir transformé une maison appartenant à l'hôpital en « pavillon de chasse », affirmations qui se sont révélées infondées.
Lourdes répercussions.
Suspendu de ses fonctions, Claude-Guy Charlotte a pris sa retraite en 1995, mais a toujours clamé son innocence. L'affaire a défrayé la chronique strasbourgeoise pendant des mois et a eu pour effet indirect de stopper les premiers grands plans de modernisation de l'hôpital pendant plusieurs années. Les projets d'alors ont été entièrement revus et modifiés, et les travaux, aujourd'hui en cours de réalisation, n'ont commencé vraiment qu'en 1999.
En 2002, Claude-Guy Charlotte avait fait appel devant la cour d'appel de Colmar de sa condamnation par le tribunal de Strasbourg pour concussion et favoritisme. La cour de Colmar avait alors confirmé l'accusation de favoritisme, mais rejeté celle de concussion (perception de droits indus par une personne détentrice de l'autorité publique). Partiellement cassé par la Cour de cassation, le dossier a été rejugé par la cour d'appel de Lyon, laquelle n'a pas été saisie, en revanche, de la condamnation pour abus de confiance : non rejugée, celle-ci est donc définitive.
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