Ne touchez pas à la convention ! La CSMF de Michel Chassang n’aura pas été longue à fabriquer des anticorps suite à l’annonce par le gouvernement d’une baisse de 0,3 point du taux de l’Ondam 2012. 700 millions d’euros retranchés sur les dépenses d’assurance-maladie en 2012… C’est donc le prix à payer par le secteur de la santé l’an prochain sur l’autel de la rigueur. Une fois encore, l’industrie pharmaceutique risque d’être la première sollicitée. Mais il faudra attendre une dizaine de jours pour connaître le détail de la facture, à l’issue d’un Conseil des ministres qui devrait accoucher d’un très exceptionnel « projet de loi rectificatif de financement de la Sécurité sociale ».
Du jamais vu en près de vingt ans de PLFSS ! On ne compte plus ces dernières années les dépassements de l’Ondam, et les pouvoirs publics ont même parfois dû organiser à la hâte des « rebasages » pour absorber les dérapages non contrôlés des dépenses de santé. Mais ce changement de braquet, alors même que les dépenses maladie sont archi-sages, à six mois des présidentielles et en pleine procédure parlementaire, est une première, dictée bien sûr par la gravité de la situation. Au passage, cela coupe l’herbe sous le pied d’un Sénat désormais aux couleurs de la gauche et qui se faisait fort de repeindre en rose le dernier PLFSS de la législature. Un exercice inédit de démocratie et d’opposition était attendu cette semaine au Palais du Luxembourg. Il devait avoir lieu un peu pour la forme. Et finalement il laissera les sénateurs débattre « pour du beurre », sur un projet de budget de la Sécu en partie obsolète.
Pour les professionnels de santé, ce changement de cap ne pouvait pas moins bien tomber. Il intervient au pire moment alors que les rares promesses de la nouvelle convention sont en débat. Les contours du V Alzheimer, de la revalorisation du frottis ou des actes pédiatriques du nourrisson demeurent encore bien flous. Et les nerfs de vos représentants étaient ces derniers temps soumis à rude épreuve, en attendant que les fameux six mois de délais de carence avant toute revalorisation n’arrivent à échéance. On n’imagine pas, bien sûr, que les pouvoirs publics puissent faire un trait sur ces maigres acquis. Mais avec un Ondam resserré, gare tout de même au Comité d’alerte au moindre dérapage ! Dans le contexte actuel, il n’y a d’ailleurs qu’une leçon qui vaille : on ne peut jurer de rien…
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