La session sur « les aspects hormonaux et voies de recherche sur la sexualité masculine » comportait surtout des exposés de travaux fondamentaux. Il faut toutefois noter l'annonce de la sortie prochaine d'un patch de testostérone et une étude montrant l'intérêt d'un traitement par la testostérone chez les patients non répondeurs aux inhibiteurs de la phosphodiestérase (I-PDE5).
PENDANT DES ANNEES, le diagnostic d'hypogonadisme s'est appuyé sur le dosage de la testostérone totale en sachant qu'entre deux techniques les résultats peuvent présenter des différences très importantes, puis sur le dosage de la testostérone libre et maintenant sur le dosage de la testostérone biodisponible.
La testostérone biodisponible est aujourd'hui considérée comme la fraction biologiquement active de la testostérone, et l'objectif est de trouver une méthode simple et fiable pour en connaître le taux. Valeur mesurée ou valeur calculée ?
Valeur mesurée ou valeur calculée?
L'étude de Tostain et coll. montre une différence importante entre la valeur mesurée par un laboratoire de référence et la valeur calculée selon l'équation de Vermeulen. Dans une série de 58 hommes, âgés en moyenne de 61,3 ans, 48,2 % sont hypogonadiques si la valeur est mesurée, alors que seulement 22,4 % sont hypogonadiques si la valeur est calculée.
I-PDE5 et testostérone.
L'équipe du Pr Schulman, de Bruxelles, a présenté une étude très intéressante montrant qu'une supplémentation en testostérone peut améliorer la réponse thérapeutique aux inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 (I-PDE5).
Dans une étude sur 50 patients non répondeurs aux I-PDE5 (après au moins quatre prises à doses maximales), les patients ayant une testostérone basse, inférieure à 4 ng/ml, ont reçu, en plus de l'I-PDE5, un traitement substitutif androgénique de 5 mg/j. Ce traitement a permis d'améliorer 75 % des patients sur le plan érectile (score IIEF). Un essai multicentrique européen, en cours actuellement, devrait apporter d'autres données et précisions dans ce domaine.
Bientôt un patch de testostérone.
Un patch de testostérone va bientôt être commercialisé. C'est un traitement de plus dans les déficits androgéniques liés à l'âge. Le médecin disposait jusqu'à présent de l'undécanoate de testostérone (Pantestone®) par voie orale et intramusculaire, de l'énanthate de testostérone par voie intramusculaire et d'un gel de testostérone (AndroGel®) ; arrive le patch, dont l'intérêt pharmacologique est d'assurer une équilibration physiologique de la testostérone.
L'application de deux patchs de testostérone toutes les quarante-huit heures chez 100 patients a permis de restaurer la testostéronémie totale, dès six mois, chez 70 % des patients, et cette amélioration s'est maintenue à long terme (deux ans). Une amélioration des symptômes cliniques, principalement des symptômes sexuels, a été observée dès la première visite, et la tolérance a été jugée bonne avec peu de réactions cutanées.
Innervation et éjaculation.
Des travaux très fondamentaux apportent des données nouvelles sur la physiologie de l'éjaculation.
La mise en évidence d'une innervation sensitive de l'urètre au niveau du rhabdosphincter suggère une implication des fibres nerveuses dans la transmission rapide d'informations en provenance de la zone de continence sous contrôle volontaire ; la présence de fibres nerveuses également au niveau des vésicules séminales suggère qu'elles joueraient peut-être un rôle dans le réflexe éjaculatoire.
Une étude de l'effet de la section du nerf caverneux sur l'expression de la NO synthase chez le rat montre que la dysfonction érectile après prostatectomie radicale est plus liée à un dysfonctionnement de la chaîne métabolique du NO qu'à une suppression de cette chaîne.
D'après un entretien avec le Dr Béatrice Cuzin, Lyon.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature