« Mme S. 45 ans, souffre d’une névralgie cervico-brachiale droite qui la handicape dans son travail de femme de ménage. Après l'échec de nombreux antalgiques, son médecin lui prescrit des antidépresseurs… »
Évaluation globale de la douleur
« L’évaluation globale de la douleur ressentie par le patient ainsi que le bilan des traitements pris, qu’ils soient prescrits ou l’objet d’une automédication, sont les démarches préalables indispensables à la prise en charge de la douleur » explique l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS) en préambule d'une mise au point sur la prise en charge chez l'adulte des douleurs modérées à intenses (août 2011)*. Une mise au point qui souligne l'intérêt, avec l'arrêt de commercialisation des associations dextropropoxyphène/paracétamol (DXP/P) ou dextropropoxyphène/paracétamol/caféine (DXP/P/C), de réévaluer la douleur, les attentes du patient et la prise en charge médicamenteuse. «On peut avoir recours à des échelles de douleurs, qui ont pour intérêt de parler de ces douleurs, au fil des consultations, sans lassitude et de comparer les résultats mois après mois » fait remarquer le Dr Marie-Anne Puel, généraliste enseignante et membre de la Société Médicale Balint (SMB). Ce mode d’évaluation permet de déjouer la tentation pour le médecin de minimiser la douleur de son patient si elle est rebelle à toute tentative de traitement (30 % des douleurs) et le met en échec.
La réassurance de l'examen clinique
« Examiner régulièrement son patient est un autre moyen de prendre en charge sa douleur en lui montrant qu’on s’intéresse à son problème et en le rassurant sur l’absence de nouvelles pathologies à l’origine de ses douleurs chroniques » poursuit le Dr Puel. Au-delà de l’intérêt au départ pour le diagnostic étiologique de la douleur, l’examen clinique, par le toucher, offre le bénéfice d’une réassurance qui peut être thérapeutique en elle-même, venant même potentialiser l'effet placebo, particulièrement important dans le traitement des douleurs (50 %). Le bénéfice psychothérapique de l'examen clinique se retrouve en particulier chez les personnes âgées ou solitaires dont le corps est peu sollicité par des contacts physiques.
Un fond dépressif à traiter
« IL est utile également de rechercher les symptômes d’un fond dépressif, comme les troubles du sommeil, le ralentissement psychomoteur, la baisse de l’élan vital chez un patient douloureux chronique car si sa dépression est soignée, il aura moins mal », conseille le Dr Puel. Les antidépresseurs sont du reste souvent utilisés comme adjuvants aux douleurs sévères comme les douleurs neuropathiques (voir encadré).
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