L'EFFICACITE DES STATINES ne s'explique pas par la seule réduction des lipides. Ces molécules possèdent aussi des effets pléiotropes potentiels qui s'exercent à trois niveaux : elles corrigent la dysfonction endothéliale, inhibent le contenu en MMP-9 des macrophages humains et augmentent le contenu en collagène des plaques carotidiennes. Leurs effets anti-inflammatoires jouent un rôle important dans la stabilisation de l'évolution de la plaque. Ils sont attestés par la baisse de la CRP mise en évidence dans plusieurs études. « Dans l'étude de prévention secondaire REVERSAL (« Jama » 2004 ; 291 (9) : 1071-1080) , une baisse de 36,4 % de ce paramètre a été observée sous atorvastatine », rappelle le Pr Jacques Bonnet, Pessac. L'étude PROVE IT-TIMI 22 a montré qu'il n'y a pas de corrélation entre la baisse du cholestérol et celle la CRP, confirmant ainsi le caractère indépendant de cet effet (« N Engl J Med » 2005 ; 352 [1] : 20-28).
L'étude CAP (Comparative Atorvastatin Pleiotropic effects) va comparer les effets pléiotropiques de deux doses d'atorvastatine, 10 et 80 mg. C'est une étude multicentrique, randomisée en double aveugle menée sur 330 patients atteints de maladie coronaire avec une cholestérolémie inférieure à 1,5 g/l. La CRP à 26 semaines a été choisie comme critère de jugement principal. Le recrutement s'est achevé fin janvier 2005. L'objectif de l'étude CAP est d'évaluer l'action de l'atorvastatine sur la CRP, mais aussi sur d'autres paramètres : la balance anti-inflammatoire IL18 et IL10, la balance TH1/TH2, les microparticules dans le sang circulant et les LDL oxydés.
Deux prix.
Enfin, en remettant les prix Pfizer/Sfha/Nsfa aux deux lauréats de cette année, le Pr Bonnet a souligné qu'ils concernent « des molécules relativement anciennes dont la communauté scientifique se désintéresse à tort ». Des études récentes, notamment VALUE, ont démontré leur intérêt dans la prévention de la maladie coronaire. Boris Hansel (service d'endocrinologie métabolisme et unité Inserm U551, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris) a reçu le premier prix, d'un montant de 50 000 euros, pour ses travaux sur « HTA, stress oxydant et dyslipidémie athérogène dans le syndrome métabolique : impact thérapeutique des dihydropyridines ». Le second, de 20 000 euros, a été attribué à Thierry Letourneau (Inserm ERI 9, université de Lille-II) pour son étude chez l'animal sur l' « Effet de l'amlodipine sur la sténose valvulaire aortique et l'expression du facteur tissulaire ».
Session organisée en partenariat avec Pfizer.
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