18 mois après leur dernière campagne de recrutement, les internes de l’Isnar-IMG et les étudiants en médecine de l’Anemf repartent à la chasse aux maîtres de stage. Via leurs syndicats (l’Unof, MG France et Union Généraliste ont donné leur accord) ou via le département de médecine générale de la fac la plus proche, les médecins généralistes devraient donc bientôt être destinataires d’affichettes illustrant un siège vacant, celui du maître de stage avec un slogan on ne peut plus clair : «Etudiants cherchent maîtres de stage...» Et plus loin cette affirmation : « Pour notre formation, un seul traitement le recrutement!» Le but de cette campagne, lancée avec le soutien de deux ministères est d’inciter les praticiens libéraux à poser leur candidature pour accueillir à leur cabinet un étudiant. « Dans les années à venir, les besoins seront de plus en plus nombreux. C’est pourquoi les stages en ambulatoire doivent se développer et, en cela, les médecins généralistes ont un rôle essentiel à jouer, car c’est bien dans les cabinets médicaux que l’on apprend le métier de généraliste», explique Roselyne Bachelot. «La promotion des fonctions de maîtres de stage est un enjeu décisif pour promouvoir l’installation des médecins dans les zones déficitaires», insiste pour sa part son collègue Michel Mercier, ministre de l’Aménagement du Territoire.
De fait, tout concourt à ce que les besoins en maîtres de stage aillent croissants (voire Le Généraliste du 19 février 2010). Partant des 3593 maîtres de stage actuels, il faudrait très rapidement doubler les effectifs, selon Pierre-Louis Druais, président du CNGE (Collège National des généralistes enseignants), notamment du fait de l’entrée en vigueur du stage de second cycle un peu partout sur l’Hexagone. Et demain, avec la hausse du nombre d’internes consécutive à celle du numerus clausus, et peut-être un jour avec le passage de l’internat en médecine générale à quatre ans, c’est même sur 11 000 à 12 000 praticiens que la fac voudrait pouvoir compter. Si l’on suit les projections du Pr Druais, c’est donc à peu près un tiers de la profession qui devrait demain revêtir la casaque d’enseignant clinicien ambulatoire, selon la nouvelle terminologie du CNGE !
A court terme, le CNGE organisera donc des formations à l’intention des nouvelles vocations de maîtres de stage, grâce notamment à une dotation de 400 000 euros débloquée par le ministère de la Santé. Pour susciter des vocations, le CNGE espère aussi obtenir un jour la reconnaissance d’un statut universitaire pour ces médecins formateurs à leur cabinet et demande une revalorisation financière de cette fonction, aujourd’hui rémunérée 600 euros par mois et par étudiant accueilli. Mais pour l’heure, les internes en médecine générale espèrent bien sans attendre convaincre leurs aînés de relever le gant. Ainsi que l’explique Bastien Balouet (photo) chef de file des internes, «avec cette nouvelle campagne, on voudrait qu’il n’y ait plus un seul généraliste qui puisse se lever le matin sans que quelqu’un lui rappelle: "Eh, tu voudrais pas devenir maître de stage ?"»
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