« N OUS devons développer une science citoyenne. Une science qui soit au contact direct des citoyens et de leurs interrogations » : les propos du ministre de la Recherche Roger-Gérard Schwartzenberg marquent la volonté d'une meilleure information scientifique du public. C'est dans cet esprit qu'a été signée la charte nationale entre le ministère de la Recherche et l'association La Réunion des Centres de culture scientifique, technique et industrielle (CCSTI).
Le premier de ces centres a vu le jour à Grenoble dans les années 1980. Depuis, les CCSTI se sont multipliés aux quatre coins de la France. En l'absence de reconnaissance ministérielle. Actuellement, au nombre de 29, ces structures régionales visent à favoriser les échanges entre la communauté scientifique et le public. Autrement dit, à partager les savoirs. Pour permettre aux non-scientifiques de comprendre les enjeux de la recherche et de pouvoir prendre part activement aux débats qu'elle suscite.
Par la signature de cette charte, qui confère un statut officiel aux CCSTI, le ministère de la Recherche souhaite dynamiser la culture scientifique en région. L'augmentation de 11 MF du budget annuel consacré aux CCSTI, qui passe à 33 MF, va dans le même sens.
Mais comment un CCSTI fonctionne-t-il ? Le fameux « partage des savoirs » est assuré de diverses façons. Chaque CCSTI sert de centre de ressources (bibliothèques, médiathèques, réseaux scientifiques). Les informations collectées sont ensuite diffusées via des conférences, des valises pédagogiques ou des expositions. A titre d'exemple, le muséum de Lyon accueille actuellement l'exposition intitulée « Lunes » jusqu'au 1er juillet 2001 (renseignements au 04.72.69.05.00). Les différents aspects de l'astre de la nuit y sont examinés sous toutes les coutures. Pour collecter un maximum d'informations fiables, un système de partenariat a été mis en place. Universités, écoles, associations, centres de recherche sont autant d'interlocuteurs invités à s'associer avec les CCSTI. Enfin, la participation à de grandes opérations comme la Fête de la science confère une dimension nationale à la présence des CCSTI sur le terrain.
Repolitiser la science
Les actions menées par les 29 CCSTI sont très prisées par le public. En 2000, pas moins de 1,2 million de personnes s'y sont intéressées. Jean-Louis Niel, président de la réunion des CCSTI, l'explique ainsi : « La science est l'affaire de tous ; elle conditionne nos choix de société. » Génomique, OGM, ESB, effet de serre... Autant de questions essentielles qui concernent chaque citoyen. En conséquence de quoi, il faut « repolitiser la science », c'est-à-dire la réinsérer dans le débat civique et politique, selon Roger-Gérard Schwartzenberg. « Il importe que les citoyens se réapproprient les choix scientifiques et technologiques », a conclu le ministre.
Pour avoir la liste des CCSTI et connaître le programme des expositions organisées, consulter le site de l'Office de coopération et d'information muséographiques : www. ocim.fr
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature