DES MEDECINS américains font, dans le « Lancet », des recommandations concernant la vaccination contre la fièvre jaune chez les personnes âgées et en cas de pathologie du thymus. A la suite de l'analyse des 29 cas de complications viscérales consécutives aux vaccins 17D-204 et 17DD, aux Etats-Unis et ailleurs, des facteurs de risque sont en effet apparus.
Tout d'abord, alors que cette complication viscérale n'arrive que dans 3 cas par million de doses, l'incidence est plus élevée au-delà de 60 ans.
Ensuite et surtout, 4 des 29 complications viscérales (17 %) relevées concernent des sujets ayant comme antécédent une pathologie du thymus. Il s'agissait de thymomes (bénins ou malin) opérés deux, huit et vingt ans avant la vaccination. Une expérimentation menée chez l'animal avait déjà montré que la destruction du thymus rendait le vaccin 17D létal.
De plus, l'incidence des thymomes croît entre 40 et 80 ans, et le thymus involue physiologiquement avec l'âge. De quoi suggérer que ces modifications thymiques jouent un rôle dans la survenue des complications.
La recommandation des médecins américains est donc de peser le rapport bénéfice/risque avant de vacciner un sujet âgé et, quel que soit l'âge, de s'enquérir d'une pathologie du thymus (myasthénie grave, thymome, thymectomie, syndrome de DiGeorge). Chez ces derniers, si le voyage ne peut être évité, une prévention de la fièvre jaune doit être envisagée, dont des repellents, contenant du Deet et de la perméthrine, et une prévention des piqûres de moustique.
« Lancet », vol. 364, 11 septembre 2004, p. 936.
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