Les recommandations conjointes de l’HAS et de l’ANSM sur la prise en charge du diabète, publiées en 2013, avaient fait couler beaucoup d’encre, d’aucuns, leur reprochant d’être trop en faveur de vieilles molécules, d’autres, d’avoir des cibles trop étendues, comme chez les personnes âgées en mauvais état de santé général où l’objectif, en terme d’HbA1c, était augmenté à 9 %. Une étude menée sur le suivi de ces recommandations en médecine générale, cofinancée par deux laboratoires* apporte bonne et mauvaises nouvelles.
Cette étude transversale a été menée sur la base des données IMS LifeLink, qui recueille prospectivement les éléments cliniques, biologiques, et les prescriptions d’un échantillon anonyme représentatifs de médecins généralistes en France. À la fin mars 2013, 300 médecins ont participé à l’étude et ont inclus 6 680 patients diabétiques de type 2. Les caractéristiques de ces patients sont similaires à celles de l’étude ENTRED : ils sont âgés de 66, 6 ans en moyenne, un quart a plus de 75 ans, 84 % étaient en surpoids et 19,4 % présentaient une altération de la fonction rénale. Quarante-cinq pour cent des patients pratiquaient une surveillance des glycémies capillaires (94 % sous insuline, 39 % sous traitement oral seul).
La bonne nouvelle
Sur un échantillon de 6 680 diabétiques de type 2 suivi en médecine générale, 74 % des patients sont à l’objectif fixé par les recommandations, en terme de taux d’HbA1c. Ainsi, 3 % des patients éligibles pour un objectif d’HbA1c à 6,5 % ont atteint cette cible ; 35 % pour un objectif d’HbA1c à 7 % ; 43 % pour un objectif à 8 % ; 18 % pour un objectif d’HbA1c à 9 %. La proportion de patients à l’objectif d’HbA1c diminue avec la complexité thérapeutique : 83 % pour les monothérapies, 74 % pour les bithérapies et 58 % pour les trithérapies.
Les mauvaises nouvelles
En revanche, 64 % des insuffisants rénaux (1 269 patients) reçoivent une molécule contre-indiquée soit par ses caractéristiques pharmacologiques soit par une posologie inadaptée, et trois quarts des patients à risques d’hypoglycémies (2 %) recevaient à la fois un sulfonylurée et l’insuline. De plus, Cette étude en vie réelle montre qu’un quart des patients qui ne sont pas à l’objectif pourrait bénéficier d’une escalade thérapeutique.
Les auteurs soulignent la nécessité d’adapter les schémas thérapeutiques aux risques des patients.
* Bœhringer Ingelheim et Lilly France. Diabète de type 2 : Quels objectifs thérapeutiques selon les nouvelles recommandations de la HAS ?
Une analyse de la base de données IMS Lifelink sur 6 680 patients suivis par des médecins généralistes. E. Larger ( Hôpital Hotel-Dieu), Ansolabehere X., Grandfils N., Hounkanlin H. , Le Jeunne Ph. (IMS health HEOR). Poster présenté lors du Congrès de la Société Francophone de Diabétologie ( Paris)
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature