Stress professionnel : près d'un généraliste sur deux
Pour évaluer le stress professionnel des généralistes, une étude jamais réalisée en France, le Dr Marie Gleize (Paris) a adressé un questionnaire à un échantillon randomisé de 932 omnipraticiens de Haute-Garonne et de Paris. Ce questionnaire comportait une échelle de stress (Pr Consoli), 30 situations professionnelles supposées être génératrices de stress et 10 questions sur la satisfaction professionnelle et les moyens de lutte. 595 questionnaires ont pu être exploités.
Près d'un médecin sur deux (46,6 %) déclare être souvent ou très souvent stressé pour raisons professionnelles, et les femmes 1,4 fois plus que les hommes. Ce stress va jusqu'au désir de changer de profession pour 14 % des médecins qui ont répondu à l'enquête et entraîne dans 20,7 % des cas un recours à l'automédication. Les sources de stress sont le poids financier du cabinet (82 %) et les contraintes administratives (72,2 %), mais aussi la vie privée perturbée, l'isolement professionnel, les conflits avec les associés ou les partenaires de soins, la demande de l'entourage des patients et les appels d'urgence. Semblent protecteurs l'expérience (en termes d'années d'exercice) et le travail en zone urbaine. Et la FMC a une place importante dans les moyens de lutte contre ce stress professionnel.
Prescription d'antibiotiques : la variable médecin
Quand et à qui les médecins prescrivent-ils des antibiotiques ? L'étude PAMELA (prescription d'antibiotiques en médecine libérale ambulatoire) menée par les Drs Olivier Wong (chargé d'enseignement, département de médecine générale, faculté Necker - Enfants-Malades, Paris) et Charles Loesener sur les prescriptions des maîtres de stage répond en partie à la question. 16 généralistes ont recueilli 439 cas cliniques de pathologie infectieuse ORL ou bronchopulmonaire pendant l'hiver 1998-1999. Les questionnaires étaient remplis soit par le résident en stage, soit par le maître de stage. 56 % des patients ont reçu un antibiotique. La prescription ou non d'antibiotiques varie non en fonction de l'âge ou du sexe, mais du niveau socioprofessionnel du patient : de 33 à 77 %, avec un maximum pour les patients de niveau du baccalauréat et un minimum pour les titulaires d'un diplôme de 3e cycle. En revanche, le désir du patient, explicite ou implicite, d'avoir des antibiotiques ne semble pas jouer un rôle : 59 % de ceux qui la demandent ont une prescription d'antibiotiques, contre 56 % de ceux qui ne la demandent pas, mais la différence n'est pas significative. La variable principale est en fait le praticien, puisque la prescription d'antibiotiques par médecin pour des pathologies similaires varie de 14 à 89 % des cas selon le prescripteur. D'où, selon les auteurs de l'étude, l'importance d'une FMC incluant une pédagogie du changement des comportements et des rappels à distance.
L'intérêt du dépistage ciblé de l'hépatite C
Le dépistage ciblé de l'hépatite C à grande échelle par les généralistes est réalisable : c'est ce que montre l'étude réalisée à l'initiative de membres du collège azuréen des généralistes-enseignants (Philippe Hofliger), avec le soutien de la DDASS des Alpes-Maritimes. 75 généralistes volontaires exerçant dans les Alpes-Maritimes ont recherché systématiquement chez leurs consultants de 18 à 70 ans, pendant trois fois cinq jours, en mai 2000, les antécédents suivants : transfusion, toxicomanie ou incarcération. Dans ce cas, et si aucun test n'avait été réalisé auparavant, il leur était proposé un dépistage (Elisa III). 14,7 % des 6 321 patients concernés présentaient au moins un facteur de risque ; la moitié (56,3 %) avait déjà été testée ; 86 % de ceux qui ne l'avaient pas été se sont vu proposer le test, qui a été réalisé dans 66 % des cas, permettant de découvrir 8 séropositivités au VHC. Au total, dans le groupe des patients à risque dont le statut sérologique est connu, la prévalence est de 27,9 %. Outre l'intérêt de la démarche en médecine générale, cette étude, réalisée avec le soutien de la DDASS des Alpes-Maritimes, montre que le dépistage a beaucoup progressé au cours des cinq dernières années et que le dépistage ciblant les patients avec antécédent d'incarcération (marqueur indirect de toxicomanie) est intéressant. Des données à méditer alors que, selon des estimations, près de la moitié des 500 000 à 600 000 porteurs du VHC ne connaissent pas leur séropositivité.
* Congrès organisé par l'URMLA (union régionale des médecins libéraux d'Aquitaine), tél. 05.56.92.07.07, web www.urmla.org.
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