LES 80 millions d'allergiques européens ne peuvent être ignorés, d'autant que, au cours des dernières décennies, l'incidence des allergies a progressé dans toutes les régions, souvent indépendamment des saisons ; d'ici à 2015, la moitié de la population devrait être concernée. Selon une enquête effectuée auprès de patients, une gamme diversifiée d'allergènes est en cause, acariens en tête ; certains allergènes et irritants déclencheurs (en France, pollution et tabac…) sont plus ou moins incriminés selon les pays.
Les allergies coûtent 100 milliards d'euros par an, souligne John Bowis, eurodéputé, porte-parole sur les questions de santé, qui a présidé à Bruxelles un sommet organisé par l'EFA (European Federation of Allergy and Airways Disease Patients Associations), avec le soutien des Laboratoires UCB, impliqués dans la recherche et le développement en immunologie et allergologie, indique Thierry Teil, vice-président du département médical.
L'EFA, qui regroupe des organisations de soutien aux patients (allergies respiratoires et Bpco), interpelle les décideurs européens tant pour un bon accès aux soins que pour un environnement meilleur, ce qui passe par la lutte contre les pollutions aéroportées extérieures et intérieures, qui se multiplient. Son président, S. Myrseth, rappelle l'impact des allergies sur la qualité de vie, tandis que Yola de Vries, patiente, témoigne de son calvaire quotidien.
Des symptômes souvent négligés.
Reconnaître de façon précoce l'origine allergique des symptômes et consulter ne vont pas de soi : selon une enquête, les symptômes sont souvent négligés. Le Pr U. Wahn (Berlin), ancien président de l'Académie européenne d'allergologie, souhaite que les patients soient encouragés à consulter ; on peut regretter la grande disparité des prises en charge selon les pays : nombre de spécialistes, reconnaissance de spécialité, accès aux nouveaux traitements. «Nous devons gagner la guerre contre les allergies qui concernent un enfant sur quatre en combattant tous ensemble: politiciens, experts, soignants, industriels. Des pistes de recherche sont en développement», ajoute-t-il.
Le Parlement européen vient d'adopter le 7e Programme cadre de recherche pour 2007-2013, où les malades allergiques figurent en bonne place parmi les priorités. «Cet engagement doit se traduire dans les faits à l'échelon de chaque Etat membre», insiste J. Bowis.
Tous les Etats membres sont incités à promouvoir l'exécution de la charte européenne de lutte contre les allergies :
– allergie : priorité de santé publique ;
– recherche épidémiologique ;
– systèmes de soins susceptibles de fournir aux patients : éducation, information et accès aux médicaments remboursés ;
– recommandations pour une prise en charge, avec rapport coût-efficacité optimal ;
– programmes d'éducation ;
– collaboration avec les autres pays d'Europe pour un environnement pauvre en allergènes et irritants (une directive européenne existe).
Un beau et vaste programme à connaître, à mettre en oeuvre et à… financer.
Bruxelles, sommet européen de santé publique ; maladies allergiques, organisé par l'EFA, avec le soutien des Laboratoires UCB.
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