DE LONGUES PAGES seraient nécessaires pour donner une idée juste des intrigues de « Rosmersholm », pièce qui date de 1886 et d’« Une maison de poupée », qui la précède de quelques années. Cette dernière a pourtant été si souvent mise en scène, y compris au cinéma, que l’on connaît mieux son histoire. Nora a emprunté de l’argent pour que son mari, souffrant, puisse faire le voyage du Sud qui le sauvera. Rentré dans leur pays, il accède à un poste important, quand un homme qui connaît le secret de la jeune femme vient la faire chanter. Dans « Rosmersholm », Rebekka vit auprès du pasteur Rosmer, dont la femme s’est jetée dans une rivière quelque temps auparavant. Quel rôle joue la jeune femme auprès de Rosmer, qui renonce à sa charge et avoue même qu’il a perdu la foi ? C’est ici résumer de manière abrupte, au risque de la trahison, deux pièces très complexes, dans lesquelles des liens anciens entre les personnages apparaissent qui expliquent et opacifient en même temps les atmosphères.
Stéphane Braunschweig construit les deux mises en scène dans un décor de même esprit, clair et presque « clinique ». Au cur, deux comédiennes remarquables : Maud Le Grevellec, d’une subtilité et d’une profondeur fascinantes, est Rebekka, Chloé Réjon, dessinant une femme-enfant intelligente et courageuse, est Nora. Autour d’elles, de très bons, très sensibles interprètes.
Un grand travail qui passionne ceux qui s’intéressent aux complexités de l’âme humaine, ici rehaussées par de nouvelles traductions d’Eloi Recoing.
La Colline (tél. 01.44.62.52.52), en alternance du mardi au vendredi et en « intégrale » les samedi et dimanche. Chaque pièce : 2 h 3 0 sans entracte. Jusqu’au 16 janvier. Les traductions nouvelles d’Eloi Recoing sont publiées par Actes Sud-Papiers (16 euros chaque volume).
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