Ils ne sont pas hostiles au chantier de « refondation » de la médecine libérale voulue par Sarkozy, mais sont un peu déçus que le président de l’Ordre des médecins leur grille la politesse. Après l’annonce mardi (voir notre "Alerte info") par le président de la République d’une mission exploratoire confiée au Dr Michel Legman visant à «refonder» la médecine libérale, les réactions syndicales se sont un peu fait attendre. 24 heures après les vœux présidentiels au monde de la Santé, le SML a néanmoins fait part de son enthousiasme au generaliste.fr. « Nous applaudissons des deux mains aux propos du chef de l’Etat, qui correspondent à ce que nous souhaitons construire. Nous sommes persuadés depuis longtemps que l’exercice libéral tel qu’on l’a connu a vécu et qu’il faut en redéfinir les contours, », déclare son président le Dr Jeambrun.
Plus réservée, la CSMF reste néanmoins positive et veut voir dans l’initiative présidentielle « une « session de rattrapage » après les ratages du volet libéral de la loi HPST.» La Conf’ espère au passage que ce sera l’occasion de revenir sur « les nombreuses contraintes mises en place par la loi « Hôpital, Patients, Santé, Territoires. »
Les syndicats de médecins libéraux semblent néanmoins un peu inquiets à l’idée de voir l’Ordre prendre le leadership de la réforme. Aussi la CSMF réclame-t-elle que « les syndicats médicaux représentatifs soient impliqués dans cette mission dont le cadre va au-delà du rôle habituel de l’Ordre. Aucune disposition légale ne permet de prétendre qu'il constitue une courroie de transmission du Pouvoir à l'égard de la profession, » insiste le syndicat de Michel Chassang. Encore plus direct, le SML regrette ouvertement que ce soit le président de l’Ordre, institution un tantinet conservatrice à ses yeux, qui anime cette réflexion.
Pour sa part, la Fédération des maisons de santé a préféré retenir dans le discours présidentiel son insistance sur les maisons de santé qu’il convient de développer encore. Ravi des encouragements présidentiels, la Fédération relève que cela « confirme son discours de Bletterans en 2008: les maisons de santé peuvent effectivement offrir les conditions nécessaires à un nouveau modèle d'exercice des soins de premier recours. » Pour autant la FFMPS en profite pour signaler « que les conditions financières et administratives actuelles sont loin d'être optimales pour permettre le développement des maisons de santé, tant dans leur constitution que dans leur fonctionnement. La liste des obstacles à surmonter est longue, et la FFMPS s'est chargée de la présenter devant la commission interministérielle sur les maisons de santé qui doit rendre son rapport prochainement.»
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