Mesure phare du premier Plan cancer (2003-2007), dont elle constituait la mesure 31, la généralisation des RCP à l’échelle nationale a modifié l’organisation de la prise en charge du cancer du sein et participé à l’évolution des pratiques médicales et des stratégies thérapeutiques. Les 37es Journées de la Société française de sérologie et de pathologie mammaire (SFSPM) ont permis au Pr Jean-Pierre Bellocq (Strasbourg), président de la SFSPM, de répondre aux interrogations suivantes : qu’est-ce qu’une RCP ? Comment est-elle organisée ? Comment se déroule-t-elle ? Quels sont les bénéfices pour les patientes ?
La lutte contre le cancer fait l’objet d’une mobilisation nationale, traduite dans le Plan cancer 2003-2007. L’organisation des soins en cancérologie a évolué. Les RCP regroupent des professionnels de santé de différentes disciplines dont les compétences sont indispensables pour prendre une décision accordant aux patients la meilleure prise en charge en fonction de l’état de la science du moment.
En oncologie, la RCP s’impose pour la prise de décision de tous les malades et se déroule dans un établissement de santé, un groupement d’établissements de santé, un réseau de cancérologie ou dans le cadre des centres de coordination en cancérologie (3C). En cas de situation clinique faisant l’objet d’une prise en charge standard non contestée, celle-ci peut être mise en œuvre sans attendre, mais le dossier sera ultérieurement présenté pour être entériné.
Au moins 3 médecins
De plus, pour être jugée valable, une RCP à visée diagnostique ou thérapeutique doit se faire en présence d’au moins 3 médecins de spécialités différentes permettant d’avoir un avis pertinent sur l’ensemble des procédures envisagées. Dans le cas contraire, le dossier doit être représenté lors d’une nouvelle réunion à laquelle le spécialiste manquant participera. La présence du médecin traitant du patient est sollicitée, mais n’est pas obligatoire. Au cours des RCP, les dossiers des patients sont discutés de façon collégiale. La décision prise est tracée, puis est soumise et expliquée au patient par le médecin référent, responsable du suivi.
Les RCP sont considérées comme un lieu d’échanges de grande valeur pédagogique entre les professionnels. Elles permettent un gain de temps, lorsqu’elles sont bien organisées et que les médecins sont déchargés des activités non médicales.
Les RCP, enfin, peuvent concerner des pathologies rares, les réunions sont alors régionales. Enfin, les soins de support sont intégrés dans l’organisation des RCP. L’avènement de nouvelles modalités de génétique moléculaire comme le séquençage de nouvelle génération (NGS) va permettre les mêmes échanges en matière de prédiction de risque de survenue d’un cancer du sein (oncogénétique) ou de thérapeutique ciblée (théranostique). Dans le domaine du cancer du sein, les deux principales thérapeutiques ciblées utilisées correspondent aux anticorps monoclonaux ciblant un récepteur à la surface de la cellule tumorale, dont le chef de file est le trastuzumab (Herceptin), et aux inhibiteurs de PARP, qui détruisent spécifiquement les cellules cancéreuses de femmes porteuses d’une mutation des gènes BRCA, dont le chef de file est l’olaparib (Lynparza).
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