Réunie en assemblée générale, la Coordination nationale des médecins spécialistes (CNMS) a réaffirmé son opposition farouche au règlement conventionnel minimal (RCM), estimant en particulier que la majoration de deux euros « consentie à certains spécialistes de secteur I ne résout rien pour les récipiendaires et aggrave inutilement le déficit abyssal de l'assurance-maladie ».
Le rejet de ce texte devrait se traduire directement dans la pratique des médecins coordonnés puisque la CNMS les appelle à continuer de recourir au DE, qui n'est pas, rappelons-le, cumulable avec la nouvelle majoration, mais que la Coordination regarde comme le seul outil actuellement à leur disposition s'ils veulent « disposer des moyens financiers suffisants pour exercer une médecine conforme à leurs obligation déontologiques ». Et gare aux caisses qui sanctionneraient l'usage du DE « sauvage ». Dans un communiqué, la Coordination met en effet « en garde » la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) « contre toute velléité de contraindre les médecins à baisser la qualité des soins pour respecter ses propres objectifs comptables ».
Par ailleurs, la CNMS a profité de son assemblée générale pour poser une nouvelle fois la question - pour elle, un « grave problème » - de la représentativité des syndicats médicaux et défendre son propre poids dans le monde médical. Alors qu'elle fait signer localement des « certificats » par les spécialistes qu'elle rassemble, documents dont la collecte nationale est en cours - 22 départements auraient d'ores et déjà réuni 1 600 certificats manuscrits -, la Coordination se pose en organe de « représentation réelle » des médecins et déclare que les syndicats ne sauraient de ce fait « se substituer » à elle. La CNMS estime « cristalliser » au total « une représentativité de l'ordre de 7 000 spécialistes du secteur I », un phénomène, affirme-t-elle « sans précédent dans le syndicalisme médical (et français en général) » et qui explique que la Coordination « ait pu faire échec à tout ce que ses adhérents refusent pendant les négociations conventionnelles 2002-2003 ».
Ce constat fait, la CNMS demande à nouveau au ministre de la Santé de l'associer, « sous la forme que le gouvernement voudra bien accepter » à la prochaine réforme de l'assurance-maladie. « On ne peut traiter comme quantité négligeable (...) ceux qui soignent la majorité des Français au quotidien sans s'exposer à de graves déconvenues », a conclu l'assemblée générale de la Coordination, rappelant que « des centaines de questions d'élus concernant les professionnels de santé libéraux (sont restées) sans réponse à l'Assemblée nationale ».
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