U NE nouvelle étude, publiée dans « Gut », suggère un lien entre les maladies inflammatoires intestinales, notamment la recto-colite hémorragique, et le fait d'être gaucher. Cette association pourrait être d'ordre génétique ou environnemental.
Le fait d'être gaucher a déjà été associé à diverses maladies, parmi lesquelles bon nombre ont une origine auto-immune : asthme, autres affections atopiques, migraine, maladies thyroïdiennes, diabète de type 1, autisme, etc.
Les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) - maladie de Crohn et recto-colite hémorragique (RCH) - ont aussi été liées à la gaucherie, mais pas dans toutes les études. En 1982, Geschwind a, pour la première fois, rapporté une association parmi les clients d'un magasin spécialisé pour gauchers. Plus tard, une métaanalyse a montré la même association. Mais un travail hospitalier ne l'a pas trouvée.
Une nouvelle étude publiée dans « Gut a porté sur deux grandes cohortes britanniques : BCS70, composés de tous les sujets nés dans la semaine du 5 au 11 avril 1970, et NCDS, composée des sujets nés dans la semaine du 3 au 9 mars 1958. Ces individus ont été contactés à l'âge de 26 ans (BCS70) ou 33 ans (NCDS), à la recherche d'un Crohn ou d'une RCH. La latéralité avait été déterminée à l'âge de 10 ans (BCS70) ou de 7 ans (NCDS), sur la base de la main qui écrit et du pied qui frappe un ballon (BCS70 seulement).
Combinées, les deux cohortes montrent, chez les gauchers, des odds ratio de 2,13 pour le Crohn, la RCH et les MICI. « Cette étude suggère un lien entre les MICI et le fait d'être gaucher », concluent les auteurs.
Génétique et environnement
Cette association suggère que les MICI et la gaucherie partagent une influence étiologique commune. Une hypothèse controversée suggère qu'un excès de testostérone in utero peut altérer simultanément la croissance de l'hémisphère gauche et celle du thymus, résultant en une association ente la gaucherie et certains troubles immunitaires dépendant de cellules T. Des différences saisonnières dans les naissance des filles gauchères (mais pas les garçons) suggèrent des facteurs environnementaux (agents infectieux). Un excès de femmes avec MICI, spécialement Crohn, a aussi été rapporté.
Des explications génétiques sur l'association entre gaucherie et maladies auto-immunes ont aussi été suggérées. Des haplotypes HLA différents, décrits entre gauchers et droitiers, pourraient aussi exister dans certaines maladies, dont la RCH.
« En résumé, cette étude a trouvé un risque accru de MICI, spécialement de RCH, chez les gauchers. Une telle association pourrait aider à élucider les processus étiologiques qui conduisent aux MICI. »
D. L. Morris et coll. « Gut », 2001 ; 49 : 199-202.
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