L E gouvernement est divisé au sujet des raves-parties. Le ministre de l'Intérieur, Daniel Vaillant, souhaite qu'elles soient contrôlées et n'aient lieu qu'après avoir obtenu une autorisation de la préfecture. D'autres ministres s'insurgent contre une mesure « anti-jeunes » qui risque de coûter cher en suffrages.
Les jeunes, ou ceux qui affirment les représenter, ont manifesté contre le projet de loi soumettant les raves-parties à autorisation préalable et prévoyant des sanctions en cas de non-conformité avec la loi. Les musiciens et les jeunes ne cachent pas leur colère. Mais on ne peut pas négliger non plus le point de vue du ministre de l'Intérieur. Ces raves-parties sont rarement amies de l'environnement. Elles ont lieu spontanément dans des endroits où elles empoisonnent la vie des habitants par le bruit et par une pollution dont les mairies doivent ensuite financer le nettoyage. On s'y adonne à la drogue, notamment à l'ecstasy. Les actes de violence sont rares, mais la réunion de plusieurs milliers de personnes au même endroit favorise le désordre.
Il est vrai que beaucoup de jeunes adorent ces rendez-vous où musique et liberté les comblent. Ils ironisent sur ce gouvernement qui « se croit » de gauche. Ils voient dans les mesures proposées par M. Vaillant le diktat des moins jeunes contre les plus jeunes. Ils défendent enfin une culture spécifique qu'on ne saurait nier au moment où la Fête de la musique, créée par Jack Lang, défenseur des raves-parties au même titre que Bernard Kouchner, célèbre son vingtième anniversaire.
Des associations humanitaires sont présentes dans les raves-parties pour soigner ceux qui se sentent mal ou font une overdose. Le service d'ordre est discret mais vigilant. On pourrait s'en tenir là.
On voit bien, dans ce litige comme dans d'autres, qu'il y aurait beaucoup à faire pour rapprocher les points de vue des deux générations. La musique techno est peut être de la culture mais Mozart ou Bach en sont aussi, et très peu de jeunes écoutent leur musique. On ne doit pas être moins indulgent avec la drogue qu'avec le tabac. La jeunesse ne peut pas ignorer les problèmes d'environnement. Enfin, combien de parents sont satisfaits de la présence de leur progéniture aux raves-parties pendant des nuits entières ?
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