Denis Piveteau, président du Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance-maladie (HCAAM), était cette semaine invité des « Auditions privées », à Paris, organisées par « Décision Santé ».
L’ancien directeur de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) a estimé que même dans l’hypothèse où l’assurance-maladie (en déficit de six milliards d’euros) bénéficierait d’un surcroît de recettes, « ça ne serait pas une raison pour augmenter ses dépenses ». Denis Piveteau le dit tout net : « Une croissance insoutenable des dépenses de santé n’est pas une fatalité. » Une voie existe qui doit permettre de « mieux maîtriser le taux de croissance des dépenses sans créer de pénurie ». Rationaliser sans rationner, voilà l’enjeu, à en croire le président du HCAAM. Pour lui, le sauvetage de l’assurance-maladie passe moins par une augmentation massive des recettes que par « un pilotage efficace de la dépense elle-même ».
Denis Piveteau prend l’exemple des maladies chroniques et des polypathologies. Si elles ne représentent que 10 % des affections, le taux de croissance des dépenses qu’elles génèrent est dix fois supérieur à la moyenne des autres pathologies. « Dans ce coût des polypathologies, s’interroge Denis Piveteau, n’y a-t-il pas le coût de la complexité de l’organisation et de la logistique ? Le parcours de soins, c’est la réponse ».
La Haute Autorité de santé (HAS) s’intéresse précisément à cette problématique de la « médecine de parcours », et commence à éditer des guides, conçus comme des outils de coordination des différents professionnels de santé participant à la prise en charge des maladies chroniques. Le président du HCAAM est sur la même longueur d’onde que la HAS : « Nous sommes convaincus qu’un parcours de soins doit se piloter et s’organiser, et que les différents acteurs doivent avoir le sentiment d’y participer ».
Interrogé sur l’opportunité de créer, à côté de l’ONDAM (objectif national de dépenses d’assurance-maladie), des ORDAM (objectifs régionaux...), Denis Piveteau n’a pas caché ses réticences. « Nous ne sommes pas favorables à un ORDAM, a-t-il martelé. Il est déjà difficile de tenir l’ONDAM, ce serait encore plus dur au niveau régional. »
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