L'HYPERTENSION artérielle représente un véritable problème de santé publique : sa prévalence en 2006 était de 22,8 % et de 30,5 % chez les plus de 35 ans. Une consultation sur cinq serait en rapport avec la prise en charge de cette pathologie en médecine ambulatoire. Pourtant, malgré la prise en charge et les traitements existants, le contrôle tensionnel reste souvent insuffisant, notamment chez les patients à haut risque cardio-vasculaire.
Le système rénine-angiotensine.
La place du système rénine angiotensine dans la physiopathologie de l'hypertension a été largement démontrée. En effet, le SRA correspond à une cascade de réactions enzymatiques qui aboutit à la production d'angiotensine II qui, en se liant aux récepteurs membranaires AT (plus particulièrement les récepteurs AT1), intervient dans la régulation du système cardio-vasculaire, de la pression artérielle, de la pression de perfusion de différents organes, de la balance hydrosodée et de mécanismes de croissance et de réplication cellulaire. En plus d'une élévation de la pression artérielle (due à une vasoconstriction et à une rétention hydrosodée), l'angiotensine II contribue au développement de l'athérosclérose, au remodelage cardio-vasculaire et à la fibrose. Le SRA peut être bloqué de trois façons : inhibition de l'enzyme de conversion (IEC) qui empêche le clivage de l'angiotensine I en angiotensine II, blocage des récepteurs AT1 par un antagoniste des récepteurs de l'angiotensine II (ARA II) et inhibition directe de la rénine (IDR). L'inhibition directe de la rénine est une cible logique pour bloquer le SRA, parce qu'elle correspond à la première étape de la cascade. Elle entraîne une importante diminution des taux d'angiotensine I et d'angiotensine II et, comme les IEC et les ARA II, l'inhibition directe de la rénine augmente les concentrations de rénine plasmatique (CRP) circulante et intrarénale.
Premier inhibiteur direct de la rénine humaine, l'aliskiren a bénéficié d'un vaste programme de développement clinique ayant permis de démontrer son efficacité et sa tolérance. Plus de 12 000 patients représentatifs de la population d'adultes hypertendus nécessitant un traitement hypertenseur avec, en particulier, une bonne représentativité des patients ayant des cofacteurs de risque cardio-vasculaire comme le diabète ou l'obésité ou les patients âgés (plus de 65 ans) y ont participé.
La duré de l'intervalle de dose de 24 heures.
Chez les patients ayant une HTA légère à modérée, l'administration quotidienne uni-que de Rasilez a induit des diminutions dose-dépendantes de la pression artérielle systolique et diastolique persistant pendant toute la durée de l'intervalle de dose de 24 heures (maintien du bénéfice au petit matin) ; après deux semaines de traitement, 85 à 90 % de l'effet antihypertenseur maximal a été observé. Les études réalisées avec Rasilez en monothérapie (Andersen, Schmeider) ont montré dans un premier temps, la non-infériorité puis dans un second temps, la supériorité sur les chiffres tensionnels de Rasilez par rapport à un IEC comparateur (p = 0,025) et à l'hydrochlorothiazide (p = 0,0053). Néanmoins, en l'absence de données comparatives de morbimortalité actuellement disponibles, la pertinence clinique de cette supériorité sur les chiffres tensionnels reste à confirmer. Enfin, les études réalisées en association ont montré un effet anti-hypertenseur additif de Rasilez en association à l'hydrochlorothiazide, l'amlodipine, l'aténolol, au ramipril et au valsartan.
Après avis de la commission de transparence (février 2008), Rasilez n'ayant pas encore à ce jour démontré un bénéfice en termes de réduction de la morbimortalité, est un traitement de deuxième intention qui peut être utilisé seul en échec d'une monothérapie usuelle recommandée, ou en association avec d'autres anti-hypertenseurs. La commission considère qu'il représente un moyen thérapeutique supplémentaire utile.
Conférence de presse Novartis, à laquelle participaient les Prs M. Azizi (Paris), J. Amar (Toulouse) et R. Asmar (Paris).
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