DUES à une bactérie exclusivement humaine, Neisseria meningitidis, les infections invasives à méningocoque sont soumises à déclaration obligatoire. Parmi les treize sérogroupes recensés, B et C sont les plus fréquents en Europe. En France, leur prévalence respective était de 59 % et de 32 % en 2003. Le sérogroupe C, en augmentation régulière depuis 1995, a diminué en 2003, mais il reste le plus dangereux, avec une létalité de 16 %, représentant 38 % des 89 décès liés à une infection invasive à méningocoque.
En France, les infections invasives à méningocoque restent rares ; 796 ont été déclarées en 2003, soit une incidence de 1,78/100 000 habitants.
L'incidence la plus élevée est observée chez le nourrisson avant un an (15/100 000). Elle diminue ensuite jusqu'à 12 ans, avant d'augmenter à nouveau à l'adolescence pour atteindre 5,2/100 000 à 17 ans. Elle reste inférieure à 1/100 000 à partir de 24 ans.
Les infections à méningocoque surviennent de façon sporadique avec une prédominance saisonnière, en général du début de l'hiver au printemps. Elles se transmettent par le biais des sécrétions rhinopharyngées (toux, postillons) et par contact direct (baisers). La période d'incubation varie de 2 à 10 jours (moyenne 3 ou 4 jours). Le risque de méningoccémie est plus élevé chez les sujets exposés au tabagisme et lors d'infections virales pharyngées.
Les infections invasives à méningocoque sont des pathologies graves, le taux de mortalité est de 12 % et celui concernant les séquelles sévères (neurologiques, auditives) est de 5 %.
La forme clinique la plus fréquente est la méningite dont le diagnostic est suspecté devant l'association d'un syndrome infectieux et d'un syndrome méningé (raideur de la nuque, léthargie, troubles de la conscience).
Mais, dans certains cas, le tableau clinique est celui d'un syndrome septicémique d'apparition brutale associé à un purpura rapidement extensif qui engage le pronostic vital. La présence d'une ou de deux pétéchies nécrotiques suffit pour faire suspecter un purpura fulminans, dont l'évolution peut être foudroyante.
En 2003, la proportion globale d'infections invasives à méningocoque avec purpura fulminans était de 28 %. Leur mortalité est beaucoup plus élevée (28 %) que celle des méningites à méningocoque sans purpura associé (5 %). Depuis 2000, devant toute suspicion de purpura fulminans, la Direction générale de la Santé préconise l'injection intraveineuse ou intramusculaire d'un antibiotique efficace contre N. meningitidis par le médecin appelé au domicile du patient, avant même le transfert en urgence vers un service hospitalier.
Le traitement.
La gravité des infections à méningocoque implique la mise en place d'un traitement antibiotique le plus rapidement possible. Les méningites à méningocoque répondent bien à un traitement antibiotique adapté.
En cas de suspicion de purpura fulminans, la précocité du traitement antibiotique a une importance capitale. Le taux de mortalité chez les patients ayant reçu une injection d'antibiotique avant l'hospitalisation est de 24 %, il atteint 31 % en l'absence d'antibiothérapie préhospitalière.
La prévention.
Dans l'entourage du malade, un traitement antibiotique court, à visée préventive, sera proposé rapidement aux sujets vivant avec le malade ou ayant été en contact de manière intime et répétée avec lui dans les jours qui ont précédé l'hospitalisation. Dès que le sérotype est connu, une vaccination sera également proposée aux sujets contacts qui se trouvent de façon régulière et répétée dans l'entourage du malade, si celui-ci a été infecté par un méningocoque de sérogroupe A, C, Y ou W135. Il n'existe pas de vaccin contre le sérogroupe B.
La vaccination.
L'intérêt d'une généralisation de la vaccination contre les infections à méningocoque est contesté en France. En revanche, la vaccination par le vaccin conjugué C est recommandée chez les sujets à risque (asplénie, déficit en properdine ou en complément, etc.), chez les sujets contacts pour compléter l'antibioprophylaxie, dans les zones délimitées où l'incidence du méningocoque de sérogroupe C est particulièrement élevée (cas groupés, épidémie), chez les sujets devant séjourner dans les zones endémiques.
La vaccination par un vaccin tétravalent contre les sérogroupes A, C, Y et W135 est obligatoire pour les pèlerins qui se rendent à La Mecque depuis l'épidémie de mars 2000.
D'après un entretien avec le Dr Jean Sarlangue (CHU de Bordeaux).
Amphithéâtre en pédiatrie, session « Les infections invasives à méningocoque C : un risque bien réel », parrainée par les Laboratoires Baxter. Mardi 15 mars 2005 de 10 h 30 à 11 h 30.
Pour s'inscrire : www.lemedec.com ou secretariat@lemedec.com .
Renseignements : 0800.204.408.
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