SENSIBILISER la population à la prévention des maladies cardio-vasculaires en organisant un événement autour de la randonnée. Telle est l'idée originale du fabriquant de matériel médical pour les professionnels de santé, Spengler. A travers son institut humanitaire et avec l'aide d'une multitude de partenaires, la société organise Marches en coeur, dimanche au parc de Sceaux.
Le matin, le grand public pourra participer gratuitement à l'une des cinq marches préparées pour l'occasion par la Fédération française de randonnée pédestre (Ffrp), cinq parcours de 5 à 18 km, d'une durée de 2 à 5 heures. Les marcheurs seront ensuite accueillis dans le village associatif, sur la pelouse de la plaine de l'Orangerie, à Sceaux, où ils pourront suivre des débats, participer à des animations sur la prévention du diabète, de l'obésité, des maladies cardio-vasculaires, sur les gestes qui sauvent. Ou, encore, sur les bienfaits d'une alimentation équilibrée associée à une activité physique régulière.
A ce sujet, les professionnels de santé sont unanimes. «L'activité physique est essentielle pour une bonne hygiène de vie. Nous la préconisons au quotidien. A l'inverse, le sport de haut niveau ne peut être conseillé à tout le monde. Seul un environnement médical très attentif entourant les athlètes permet de l'effectuer sans danger», rappelle le Pr Philippe Beaufils, cardiologue, responsable du pôle urgences du groupe hospitalier Lariboisière-Fernand-Widal, président de l'Association de cardiologie Ile-de-France.
Emprunter l'escalier plutôt que l'ascenseur, faire un petit trajet à vélo, marcher tous les jours… Tous ces gestes de la vie quotidienne entretiennent l'état musculaire périphérique (muscles des jambes, des bras, de la respiration). Et améliorent le système cardio-vasculaire en le préparant à des exercices physiques plus intenses, telle la randonnée. «L'activité physique régulière favorise le développement musculaire. Résultat: lorsque l'effort physique est plus important que d'habitude –le jour où l'on a besoin de courir après un train avec sa valise, par exemple–, la consommation d'oxygène est moindre et le système cardio-vasculaire est moins sollicité. Nous préconisons aussi le sport ludique (cyclisme, volley-ball…) pour ceux qui en ont les aptitudes. Et qui ont obtenu un avis médical favorable au préalable», poursuit le Pr Beaufils.
Stéphane Cascua, médecin du sport de l'équipe du PSG, souligne la nécessité du bilan médical initial avant de se lancer dans une activité sportive. Et il insiste sur l'importance du caractère «modéré, progressif, diversifié et continu» de la pratique du sport. «Faire du sport protège la santé autant que le fait de ne pas fumer, de ne pas avoir d'hypertension artérielle… Mais ses effets bénéfiques stoppent dès trois à six mois après l'arrêt de l'activité. D'où l'importance de garder une activité régulière: trois fois par semaine à raison de 30minutes à une heure par séance.»
Le président de la Ffrp, Jean-Claude Burel, enchaîne sur les bienfaits de la randonnée collective. «Outre son côté convivial, cette activité permet de maintenir une bonne santé générale, de prévenir les risques cardio-vasculaires. Mais aussi d'autres risques pouvant entraîner des problèmes cardio-vasculaires: lutte contre l'isolement, contre les inégalités sociales, physiques, accompagnement des personnes âgées…»
Les gestes qui sauvent.
Marches en coeur sera ainsi l'occasion de découvrir ou de pratiquer à nouveau la randonnée pédestre. Et de participer à de nombreuses activités. La protection civile initiera aux gestes qui sauvent. Chacun pourra, par exemple, apprendre à utiliser un défibrillateur. Des démonstrations d'interventions en équipes commentées seront aussi proposées. Une initiative importante. Car, comme le souligne le Pr Nicolas Danchin, chef de service de cardiologie à l'hôpital européen Georges-Pompidou, à Paris, et président de la Société française de cardiologie (SFC), «la France connaît un grand retard en terme de formation aux techniques de sauvetage, notamment pour les morts subites. Très peu de villes mettent les défibrillateurs à disposition du public en libre service. Or ces appareils permettent de sauver un certain nombre de personnes victimes d'arrêt cardiaque».
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