D ANS les années quatre-vingt-dix, le nombre de cas de rage humaine a augmenté en Amérique du Nord. Au cours de l'année 2000, il y a eu cinq cas de rage humaine aux Etats-Unis et un au Canada.
Certes, parmi les cinq cas américains, la transmission du virus avait eu lieu au Ghana chez un patient, mais dans les quatre autres cas et dans le cas canadien, il s'agissait du virus de la rage des chauves-souris.
Depuis 1980, 42 cas de rage humaine ont été décrits aux Etats-Unis : 13 cas importés (souche de la rage canine) et 29 cas acquis sur le territoire américain. Parmi ces 29 cas « indigènes », 26 étaient liés à la rage des chauves-souris. Le variant identifié dans 18 des 26 cas était associé à la chauve-souris Lasionycteris noctivagans (dite chauve-souris à cheveux argentés) et à Pipistrellus subflavus (la pipistrelle).
Contact : consultation en centre antirabique
Les humains sont rarement en contact avec ces chauves-souris, car elles n'élisent pas domicile dans les maisons. Seulement deux des sujets concernés se rappelaient avoir été mordus par une chauve-souris et 50 % seulement ont rapporté un contact sans notion de morsure. Les morsures sont en général considérées comme sans importance, car elles sont très petites : les adultes pèsent en général moins de 30 g et même moins de 20 g. Une morsure méconnue signifie absence de prophylaxie rabique postexposition (pas de nettoyage de la plaie, pas de vaccination, pas d'immunoglobulines).
« Les médecins devraient savoir que les chauves-souris peuvent transmettre le virus de la rage aux hommes et qu'il peut ne pas y avoir de notion de morsure et même de contact avec une chauve-souris », soulignent les auteurs.
Le rôle des chauves-souris n'est pas uniquement un problème américain. Récemment, le Centre national de référence pour la rage (Institut Pasteur) rappelait que la rage des chiroptères n'épargne pas la France (elle est d'ailleurs présente dans toute l'Europe de l'Ouest) et que tout contact avec une chauve-souris doit entraîner la consultation dans un centre de traitement antirabique (« le Quotidien » du 10 mai 2001).
« Lancet » du 26 mai 2001, p. 1714 (lettre).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature