Un rapport de l'Afsse

Rafraîchir avant de climatiser

Publié le 28/07/2004
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A LA DEMANDE des ministères de la Santé et de l'Ecologie, l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement (Afsse) s'est penchée sur l'impact sanitaire et énergétique des installations de climatisation.
Un premier rapport concerne les installations au domicile des particuliers. L'Afsse le met en ligne sur son site Internet (www.afsse.fr) jusqu'au 9 août, sous forme de document de travail destiné à recueillir les avis et commentaires du public. Un deuxième rapport, définitif, lui, porte sur les équipements de climatisation des établissements.
Il est généralement admis que le rafraîchissement des personnes sensibles durant deux à trois heures par jour réduirait sensiblement le risque de surmortalité en cas de canicule. Cette affirmation, soulignent les rapports, ne repose actuellement sur aucune étude clinique ou épidémiologique mais sur une estimation empirique du temps nécessaire (largement estimé) au corps pour revenir à une température normale. De la même façon, aucune étude scientifique ne permet de définir une valeur souhaitable de température : un objectif de l'ordre de 25 ou 26° « semble raisonnable » afin de ne pas créer un choc thermique lors de l'entrée dans la pièce rafraîchie ou climatisée ; sachant en outre que chaque degré en moins coûte entre 20 et 25 % d'énergie en plus. Outre un écart trop important de température avec l'extérieure, il faut éviter, par un bon entretien des installations, les irritations de la peau et des muqueuses oculaires et respiratoires, ou, plus rarement, des manifestations allergiques, liées à l'émission de poussières, de bactéries ou de moisissures. Avec les climatiseurs individuels sans maîtrise de l'hygrométrie, il faut aussi éviter une exposition prolongée à un air trop rafraîchi et trop sec.
Au domicile, la climatisation n'est pas la première solution à envisager pour garder un logement frais. Il faut penser avant tout aux portes, fenêtres et volets, qui doivent être fermés pendant la période d'ensoleillement, l'aération devant se faire la nuit, « à partir de 2 heures du matin » (!). La climatisation, souligne le rapport, « ne saurait être considérée comme une panacée permettant de régler, pour un coût forcément élevé, les erreurs de conception ou de gestion de bâtiment ». Si elle est nécessaire, des solutions techniques satisfaisantes pour limiter les coûts énergétiques et les risques pour l'environnement existent. Encore faut-il ne pas décider un tel équipement dans l'urgence.

> R. C.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7578