Le Premier ministre a « demandé à Jean-François Mattei, Dominique Perben et Nicolas Sarkozy de (lui) proposer un ensemble de mesures globales » pour lutter contre l'usage de la drogue, « qui inclut la modernisation de la loi du 31 décembre 1970 » sur les stupéfiants (« le Quotidien » du 29 avril).
Pour Jean-Pierre Raffarin, il s'agit « certes d'un problème de sécurité, de justice, mais c'est d'abord et avant tout une question de santé publique ». Et de pointer du doigt devant 500 jeunes rassemblés à Matignon à l'occasion de la Journée de l'Europe, le 9 mai, « le cannabis, consommé dans des proportions très importantes par les jeunes générations ». « Il entraîne un comportement sous emprise qui est des plus nuisibles aux autres : fumer du cannabis par exemple avant de conduire, ce peut être criminel », souligne-t-il. « Il nous faut traiter ce fléau avec d'abord le souci de la prévention, sans oublier celui de la sanction. La famille, les amis, la société doivent repenser leurs attitudes et leurs approches de ce problème », estime le chef du gouvernement, qui souhaite une « pédagogie nationale pour une meilleure prise de conscience ». Quant à la loi, elle « doit évidemment être adaptée à la situation, mais la réflexion commune doit faire de la santé la dominante ».
S'agissant du tabac, Jean-Pierre Raffarin affirme qu' « on va appliquer la législation Evin dans l'école ». Là encore, il entend mobiliser tout le monde « pour essayer de limiter » la consommation. « Nous avons des approches scientifiques et reconnues. » Aussi, explique-t-il, « nous ne pouvons pas mener un Plan contre le cancer et ne pas avoir une action contre le tabagisme ». « J'ai entendu le message des buralistes (hostiles à l'interdiction de vente aux moins de 16 ans, NDLR), mais on fait une politique de la santé. Deux professions en ce moment ne sont pas contentes de ce que nous entreprenons, les buralistes et les carrossiers parce qu'il y a moins d'accidents automobiles. On va s'occuper d'eux, mais on ne va quand même pas faciliter le tabagisme pour les buralistes et les accidents pour les carrossiers. »
Une proposition de loi sénatoriale visant à prohiber la vente de tabac aux moins de 16 ans, votée le 11 février, a provoqué une levée de boucliers chez les buralistes. Rejetée en commission par les députés, jugeant trop lourdes les sanctions infligées aux contrevenants, le ministre de la Santé a fait savoir que l'interdiction de vente aux moins de 16 ans figurera dans la loi de santé publique au titre du chantier anticancer.
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