A LORS qu'il avait été invité à témoigner, avec des scientifiques de renommée internationale, devant le Congrès américain sur la pratique du clonage reproductif (« le Quotidien » du 29 mars), Raël est aujourd'hui prié de continuer ses expériences en dehors du territoire américain. Les autorités américaines ont perquisitionné le laboratoire clandestin de Raël qui s'était déclaré déterminé à créer le premier bébé humain cloné.
L'Agence fédérale de contrôle des produits alimentaires et pharmaceutiques (FDA) a demandé à la secte d'arrêter ses expériences. Le laboratoire, géré par la société Clonaid, n'est pas pour autant fermé, a précisé sa directrice scientifique, la Française Brigitte Boisselier. « Je me suis engagée à ne pas pratiquer (aux Etats-Unis) de clonage humain ni même à utiliser des embryons humains avant que la légalité d'une telle pratique ne soit admise », a-t-elle expliqué. Chimiste, Brigitte Boisselier a ajouté qu'un autre laboratoire sera ouvert à l'étranger pour mener à bien « la dernière étape » du projet.
La société Clonaid, financée par la secte raëlienne, a l'intention de cloner, à la demande de parents américains, un bébé mort à l'âge de 10 mois après une opération chirurgicale. « Ce sera son jumeau», a dit Brigitte Boisselier. Sur Internet, la société Clonaid demande « le prix modique de 200 000 dollars pour ses services de clonage ».
Instabilité génétique
Pour l'heure, la technique du clonage, aux taux d'échec impressionnant chez les animaux, risquerait de mettre au monde des enfants souffrant de malformations ou de déficiences mentales si elle était appliquée à l'homme. Une nouvelle étude, qui doit paraître dans le prochain numéro de « Science », confirme que le clonage est une technique à haut risque. Selon cette étude, les souris obtenues grâce à des cellules souches embryonnaires présentent des variabilités dans l'expression de certains gènes. Cette instabilité génétique pourrait expliquer les nombreux échecs obtenus. L'étude montre également que les souris qui sont apparemment en bonne santé peuvent présenter de telles anomalies génétiques. Les auteurs de l'étude précisent que si les cellules souches embryonnaires de l'humain révélaient une telle instabilité, on ne pourrait même pas les utiliser à des fins thérapeutiques.
Mais Brigitte Boisselier affirme que les méthodes de son équipe sont au point : « Les scientifiques qui travaillent ne sont pas une bande de fous en train de faire n'importe quoi, a-t-elle souligné. Pourquoi avoir peur des défauts d'un embryon alors qu'on connaît la reproduction humaine mille fois mieux que celle des veaux? » D'après elle, les mères porteuses d'embryons clonés « ne feront pas plus de fausses couches que lors d"une fécondation in vitro , où il y en a 70 % ».
Le clonage humain n'est formellement interdit que dans quatre états américains, mais l'interdiction pourrait être étendue à l'ensemble du pays : le président Bush s'est en effet prononcé contre le clonage humain et demandera un projet de loi au Congrès.
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