Ils étaient 24 000 il y a dix ans, au moins 18 000 en 2010, ils ne sont aujourd’hui plus que 16 000. Les visiteurs médicaux sont de moins en moins nombreux, notamment chez les généralistes. « Les effectifs diminuent dans le "primary care" mais pas dans le "specialty care" où les portefeuilles ont migré » nuance toutefois un responsable de la société de conseil Alcimed, qui vient de réaliser une étude sur le secteur. Même si le nombre de VM, stable auprès des spécialistes, est en « décroissance continue » auprès des généralistes qui reçoivent toutefois une moyenne de 7 visites par semaine. On dénombre tout de même 8,9 médecins par VM en France, un ratio dans la moyenne des autres pays de l’Union Européenne.
Mais les médecins ont changé et semblent moins disponibles qu’avant. Selon Alcimed, en effet, si les gros prescripteurs seraient restés réceptifs aux visites médicales, les jeunes médecins, qui s’informent également à travers Internet, le seraient moins et auraient, par ailleurs, des objectifs de prescription inférieurs à leurs prédécesseurs.
Nouvelles compétences, nouveau rôle auprès des médecins...
Du coup, les VM sont aujourd’hui obligés de revoir leur métier et de développer de nouvelles compétences s’ils veulent rester dans la course. « On est passé d’une logique de portefeuille à une logique de service » explique un responsable Alcimed qui n’hésite pas à évoquer à ce propos une « révolution copernicienne de la visite médicale ». Pour lui, les VM de demain assumeront un rôle de « conciergerie de luxe ». En clair : ils pourraient, par exemple, proposer aux médecins des nouveaux services de gestion d’agenda ou de rappel de rendez-vous aux patients par SMS, ou encore, proposer la création d’une page web personnalisée avec tarifs, horaires de consultation, informations santé. Ils pourraient également se tourner vers des communautés de professionnels de santé en leur proposant des annuaires numériques ou de gérer des carnets de correspondance virtuels. Alors que les ARS de disposent pas de moyens suffisants pour financer ce type de service, les laboratoires pourraient s’emparer du créneau. Mais les médecins accepteront-ils de payer ? Rien n’est moins sûr. Reste que, quoiqu’il arrive, aux yeux des experts, une chose est certaine : pour assurer leur avenir, les VM de demain devront être des individus « connectés », « polyvalents » et « à l’écoute des besoins du médecin », assure-t-on à Alcimed. « Les VM seront amenés à réfléchir plutôt en termes de patientèle, par exemple plus en parlant aux médecins de leurs patients âgés, que de produit » conclut l’étude.
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