Les voilà donc ces 26 directeurs d’ARS ! Ils ont été nommés en conseil des ministres mercredi 30 septembre et vont devoir se mettre au travail très rapidement. Un séminaire d’intégration les réunira en effet dès la semaine prochaine du 8 au 10 octobre. A priori, leur programme de travail est chargé, puisqu’à la différence des "hospitalières" ARH, la compétence des ARS s’étend aussi à la tutelle de la médecine ambulatoire (voir ci-dessous: "Faut-il avoir peur des ARS?")
Pour mener à bien sa régionalisation de la santé, le gouvernement a voulu faire appel à une véritable élite du monde de la Santé. Les 26 ont en effet été choisis parmi 944 candidats et 208 d’entre eux sont même passés par le filtre d’un chasseur de tête. Parmi eux on dénombre 7 femmes (26%), ce qui est, parait-il, un taux de féminisation jamais égalé dans la fonction publique à ce niveau de responsabilités. Parmi ces 26 directeurs, on retrouve quelques noms connus. Sans surprise, c’est le cas d’un ancien ministre socialiste qui prendra les rènes de l’ARS Ile-de-France : Claude Evin, nouveau symbole de l’ouverture, proteste pourtant de sa fidélité au socialisme en relevant que les futures agences régionales de santé ne sont "ni de droite, ni de gauche". Dans la liste des 26, figurent encore quelques "stars" du monde de la Santé: le directeur de la santé de la MSA, Pierre-Jean Lancry ou le directeur de la Mutualité Française et ex-directeur de la cnamts, Daniel Lenoir. On relèvera aussi deux médecins -un cardiologue, Jean-Yves Grall et une généraliste, Martine Aoustin- même s’ils ont l’un et l’autre abandonné depuis longtemps la clinique.
Mais ces ARS seront pour l’essentiel le terrain d’élection des hauts fonctionnaires: la moitié des directeurs exercent ou ont exercé au sein de l’administration. Trois préfets ou anciens préfets ont été nommés, ce qui en dit assez long de l’attractivité de ces nouvelles ARS. Et pour le reste, une douzaine de responsables d’institutions sanitaires ont été promus. Les ex-directeurs d’ARH se taillent la part du lyon: sept d’entre eux deviennent ARS. S’y ajoutent deux directeurs de DDASS ou de DRASS. Enfin, on relève la présence de seulement deux directeurs d’Urcam ou de Cpam. Dès le départ, les nouvelles ARS sont donc marquées par la culture des services extérieurs de l’Etat, plus que par celle de l’assurance maladie. Pour le reste -certains seront déçus, d’autres y trouveront matière à se rassurer- cette première génération de directeurs généraux d’ARS reste finalement assez imperméable à la culture de l’entreprise. A peine 15% sont des candidats issus du secteur privé.
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