Réduire de 20 % en dix ans l'incidence des fractures du col du fémur, tel est l'ambitieux projet de l'Organisation mondiale de la santé. Le 18 octobre, pour la journée mondiale contre l'ostéoporose (« le Quotidien » du 16 septembre), Amiens, Berck, Béthune, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Lille, Lyon**, Nancy, Nantes, Nice, Orléans, Saint-Etienne, Strasbourg, Toulouse et Valenciennes organiseront de nombreuses activités destinées à sensibiliser le public à cette maladie encore trop méconnue.
Organisée par de nombreux spécialistes (médecins, kinésithérapeutes, diététiciens, infirmières, aide-soignants), cette journée permettra aux participants de s'informer de façon ludique et interactive sur la maladie, d'en identifier les facteurs de risque, d'évaluer leurs risques personnels, de mieux connaître les nombreux moyens de prévention et de traitement disponibles, enfin de se familiariser avec le seul outil de dépistage possible utilisable : l'ostéodensitométrie.
Conférences débats animées par des médecins, ateliers éducatifs permettant d'obtenir un certificat de « bonne santé osseuse », jeux interactifs, conseils diététiques : les intéressés n'auront que l'embarras du choix !
Ce projet est innovant à plusieurs titres : organisé en collaboration avec les municipalités, le GRIO (groupe de recherche et d'information sur les ostéoporoses), le Conseil national de rhumatologie et différents partenaires industriels (Aventis, Lilly, MSD, Pierre Fabre, Procter et Gamble), il permettra à la fois de confirmer les rhumatologues dans leur position de spécialistes des ostéoporoses, d'informer les médecins généralistes du rôle majeur qu'ils ont à jouer dans la recherche des facteurs de risque et d'impliquer plus fortement les femmes dans une démarche de prévention.
Une femme sur trois
Chaque année en France, plus de 130 000 fractures sont liées à une ostéoporose ; 35 000 touchent le poignet, 50 000 les vertèbres et plus de 50 000 concernent la hanche. Vingt pour cent de ces femmes atteintes seront orientées vers un dépistage ; 80 % continueront à ignorer leur maladie. Dans le monde, il se produit une fracture toutes les 20 secondes et, compte tenu de l'allongement de la durée de vie, ces chiffres doubleront d'ici à 2040. Sachant que les fractures du col du fémur et des vertèbres augmentent le risque de mortalité de 5 %, et que celles des vertèbres déforment la silhouette et altèrent considérablement les capacités fonctionnelles et donc la qualité de vie, la réalité de la morbidité de cette maladie s'impose : à 50 ans, une femme a autant de risques de mourir d'une ostéoporose que d'un cancer du sein. Devant ces chiffres alarmants, l'OMS a déclaré que l'ostéoporose devait faire partie des priorités mondiales en termes de santé publique et a instauré depuis 1996 une journée mondiale et annuelle contre l'ostéoporose.
La journée du 18 octobre sera l'occasion de mobiliser toutes les énergies contre cette maladie en sensibilisant toutes les femmes ménopausées qui ont souffert d'une fracture à avoir un dépistage, en alertant le public sur la valeur diagnostique des tassements vertébraux et des fractures du poignet, en luttant contre l'indifférence qui banalise les fractures alors que ces dernières constituent un véritable signal d'alerte, et en insistant pour que soit obtenu le remboursement de l'ostéodensitométrie, seul outil capable de diagnostiquer l'ostéoporose.
Les traitements sont simples et peu coûteux, mais il est indispensable, pour pouvoir traiter, d'avoir diagnostiqué la maladie.
D'après une conférence de presse organisée par le Pr P. Delmas , le Pr J.-L. Touraine, le Dr E. Vignot et le Dr M. Bonjean. Pour toute information : agence Bleu de presse au 01.44.58.92.92. Fax : 01.44.58.92.99.
* Voir « le Quotidien » du 16 septembre.
** De 10 h à 18 h sous un chapiteau dressé place Antonin-Poncet. Lyon 2e.
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