Signera ? Signera pas ? Chacun y va de son pronostic. A la veille de l’ultime réunion concernant l’encadrement des dépassements d’honoraires au siège de la Cnamts, l’étau se resserre sur les médecins. Après le coup de théâtre de l’Unocam la semaine dernière, qui assurait vouloir participer à la revalorisation du secteur 1, et les « confidences » du directeur de l’Assurance maladie, Frédéric Van Roekeghem, ce week-end dans le Parisien, c’est autour de la ministre de la Santé de faire monter d’un cran la pression. Et de réaffirmer sa volonté de légiférer en cas d’échec. Problème : du côté de vos syndicats même les plus optimistes ne se hasardent à parier sur un accord mercredi soir. Une chose est sûre : la réunion commencera en début d’après-midi et devrait se prolonger très tard dans la nuit de mercredi à jeudi. A quelques heures de l’échéance, legeneraliste.fr a pris le pouls de vos représentants.
CSMF : l’optimisme mesuré de Michel Chassang
« Espérons que nos partenaires conventionnels entendront raison. La clé de cette équation difficile c’est le secteur 1. Les déclarations récentes de l’Unocam, selon laquelle les mutuelles pourraient participer, change la donne. Il y a là un certain espoir. On va voir ce que l’Assurance maladie nous propose. Mais nous ne nous contenterons pas d’une revalorisation symbolique du secteur 1. Autre point de blocage : les conditions d’éligibilité du contrat d’accès aux soins. Pour l’instant, il ne concerne que le secteur 2. Nous souhaitons qu’il puisse être également ouvert au secteur 1 avec un certain nombre de critères à déterminer ».
MG France: l’impatience de Claude Leicher
« Pour le moment, les éléments présentés par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, ne sont pas très convaincants. Cette négociation est très mal emmanchée. Après plusieurs semaines de discussions, nous ne savons toujours pas quelle est la définition d’un dépassement excessif, quel est son taux. Il y a encore beaucoup de paramètres qui ne sont pas encore connus. Il est donc difficile pour MG France d’être d’accord ou pas d’accord avec ce qu’on nous propose. La semaine dernière, les régimes complémentaires ont envoyé un signal très positif. C’est une direction que nous trouvons très intéressante».
SML : la fermeté de Christian Jeambrun
« Au vu de ce qui a été mis sur la table, il n’est pas question que le SML signe. La semaine peut porter conseil à nos partenaires conventionnels, mais on très très loin d’un accord. Tant que le directeur de l’Assurance maladie décidera d’avoir la main sur le tact et mesure il n’y aura pas d’accord possible. Quant aux propositions de l’Unocam, je les ai trouvées iconoclastes. J’ai du mal à percevoir ce qu’ils souhaitent vraiment. On ne cèdera pas aux menaces. Si la ministre de la Santé veut légiférer, qu’elle le fasse. Les députés devront prendre leurs responsabilités devant les Français qui sont attachés à l’exercice libéral et les professionnels de santé ».
FMF : la méfiance de Jean-Paul Hamon
« A la FMF, on a de la mémoire. On ne fait pas confiance au directeur de l’Assurance maladie. Lorsqu’il nous dit que la signature des médecins au contrat d’accès aux soins n’est pas irréversible, nous ne le croyons pas. Depuis le début de l’été, on nous balade. Cela fait dix ans que l’Unocam nous fait croire des choses sur le secteur opposable, mais ils n’ont jamais pris de décisions. Ils ne sont pas en mesure de faire une proposition qui intéresse les médecins mais uniquement dans l’intérêt de la Mutualité. S’il n’y pas une revalorisation du secteur 1, l’accord est impossible ».
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