Le parcours de soins est davantage de règle pour l’accès au cardiologue et au gastroentérologue que chez le dermatologue ou l’ORL. La dernière étude de la Drees qui fait le bilan de deux années du dispositif (2005-2007) montre que la pratique de l’accès direct reste très variable d’une discipline à l’autre, malgré la réforme Douste-Bertrand. Ainsi, 70% des consultations dans les deux premières spécialités se font après recommandation d’un médecin (qu’il soit ou non médecin traitant), alors que c’est le cas pour seulement 40% de l’accès au dermatologue. L’étude, qui a conduit ses auteurs à interroger fin 2007 2 000 spécialistes libéraux dans neuf spécialités sur 25 000 consultations et 10 000 patients en arrivent à estimer que moins de 10 % des recours aux cardiologues, gastroentérologues et rhumatologues sont hors parcours, soit que le patient n’ait pas consulté son médecin traitant avant, soit qu’il n’en ai pas déclaré, soit que l’accès direct ne soit motivé ni par l’urgence, ni par un suivi de pathologie chronique. En revanche, plus d’une consultation sur trois (34%) est hors parcours chez le dermatologue et près d’une sur cinq (18%) chez l’ORL.
On commence aussi à dresser une ébauche de portrait robot du patient qui contourne le parcours de soins. D’abord, il est la plupart du temps au courant des pénalités qu’il encourt : entre 6 et 7 patients sur 10 qui font du "hors piste" sont tout à fait conscients qu’ils auraient du passer d’abord par leur médecin traitant pour être normalement remboursé. Ensuite, relevons que celui qui passe outre est plus souvent un homme, notamment en cardiologie, rhumatologie et surtout en gastroentérologie. C’est plutôt un jeune aussi, ou en tout cas un actif. Enfin, il se confirme que plus on a un niveau social élevé, plus on se dispense du parcours de soins, sans doute parce que l’on se soucie moins des pénalités.
Reste que -qu’ils soient compliants ou pas- seuls 60% des patients jugent utile le parcours de soins. Une proportion qu’on pourrait rapprocher des quelques 60% de spécialistes à considérer que la réforme n’a eu aucune conséquence sur la qualité du suivi médical et des 60% de généralistes qui estiment que le dispositif du médecin traitant ne conduit pas à une meillure définition du partage des rôles entre généralistes et autres spécialistes.
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