UN DÉRANGEANT face-à-face. Une mère dialogue avec le jeune homme qui la suit depuis des jours. Il est celui qui a trouvé le corps sans vie de son fils dans les toilettes d'une gare désaffectée, rendez-vous des homosexuels du coin... La scène est en Angleterre. Que veut-il, qui est-elle ?
Un décor d'appartement sans grâce, des caisses de carton : une femme vient d'emménager ici, elle rentre d'ailleurs du travail, des sacs de papier dans les bras et range les fournitures qu'elle vient d'acheter, sans donner le moindre signe d'inquiétude. Pourtant, quelque chose la taraude... elle n'a pas fermé la porte. Quelqu'un est là. Quelqu'un va entrer. Elle tutoie le jeune homme qui pénètre, Davey.
Brève pièce. Rencontre ambiguë entre une mère qui a quitté son quartier car les mégères du coin persiflaient trop et ce jeune homme, celui qui a trouvé le corps sans vie et atrocement torturé de Vincent. Vincent River, le fils d'Anita. Avec sa copine Rachel, que faisait-il dans ce lieu désert, cette gare désaffectée devenue un lieu de rendez-vous pour certains homosexuels ? Et que veut Davey ?
La mise en scène de Jean-Luc Revol est sobre, tendue, tenue. Il s'appuie sur la personnalité forte, le grand métier, l'audace de Marianne Epin, avec sa silhouette d'adolescente mais sa maturité d'adulte. Anita, troublée par ce presque enfant qui lui rappelle forcément son fils, ce fils dont elle ne savait pas tout. Scène de douleur car Davey, avec sa fausse candeur, lui raconte tout jusqu'aux détails les plus épouvantables et vient avouer pourquoi Vincent était là ce soir-là... Le jeune Cyrille Thouvenin s'en sort bien. Sa part est difficile, mais, bien dirigé, il ne bascule jamais dans le démonstratif. Un moment fort et profondément dérangeant. Marianne Epin est une très belle interprète.
Théâtre du Marais, du mercredi au samedi à 20 h 30 et le dimanche à 16 h
(01.44.78.98.90). Durée : 1 h 30 sans entracte.
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