Zones boisées
Les tiques sont des acariens parasites qui se nourrissent essentiellement du sang de nombreux mammifères, mais qui apprécient aussi le sang des êtres humains.
Lors de la morsure, la tique contaminée peut transmettre à l’homme un agent infectieux comme la maladie de Lyme, maladie de loin la plus fréquente. Lors de promenades dans des zones boisées en région d’endémie, la prévention idéale reste le port de vêtements longs couvrants aux manches serrées, ainsi que le port de chaussettes recouvrant le bas du pantalon ou des bottes associés à l’utilisation de répulsifs contre les insectes. Si, malgré ces précautions, la tique pénètre dans l’épiderme, il faut savoir que la transmission d’agents pathogènes nécessite un attachement de plusieurs heures. Le risque de transmission des borrélioses augmente avec la durée de contact de la tique avec son hôte. Il existe dès la 24e heure et devient maximal lorsque ce délai dépasse 48 heures.
De fait, l’inspection systématique de tout le revêtement cutané après chaque exposition potentielle aux tiques (randonnées, jogging...) et leur extraction rapide permettent de réduire de façon importante le risque de transmission de la maladie.
Retirer la tique
Comment retirer la tique ? L’utilisation d’éther est une méthode contestée car elle pourrait être à l’origine d’une transmission accrue d’agents infectieux par la tique malmenée. Dans un essai chez l’animal, il n’est pas apparu de preuves que la méthode d’extraction influe sur la transmission de la maladie de Lyme. Cependant, il est vraisemblable que le fait d’endommager la tique par des moyens mécaniques risque de transmettre plus facilement des fluides de la tique vers son hôte. Un emploi simple du tire-tique à type de pied de biche ne semblerait pas traumatisant. On engage le crochet en abordant la tique sur le côté, puis on tourne lentement dans le sens inverse des aiguilles d’une montre sans tirer jusqu’à ce que la tique se décroche. A défaut, il suffit d’attraper la tique, sans tirer, avec une pince fine, d’aligner l’axe de la pince et celui de la tique à 45° par rapport au plan cutané et d’effectuer un mouvement doux de rotation antihoraire.
Une antibiothérapie au cas par cas
En France, l’antibioprophylaxie n’est pas indiquée après piqûre de tique, mais elle pourrait se discuter en zones de forte endémie chez des sujets ayant subi des piqûres et/ou porteurs de tiques très engorgées restées fixées plus de 72 heures. La femme enceinte pourrait être une exception et justifier d’une antibioprophylaxie en raison du risque potentiel rarissime de transmission foetoplacentaire de la maladie. Dans ce cas, on prône un traitement pendant dix jours d’amoxicilline.
La plupart du temps, une surveillance nécessaire est suffisante après piqûre de tique. Il faut éduquer le patient afin qu’il consulte devant l’apparition éventuelle de signes cutanés évoquant un érythème migrant qui justifierait un traitement.
Entretiens de Bichat. D’apprès la communication du Dr J. Schmutz, clinique dermatologique, hôpital Fournier, Nancy.
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