À ce jour, trois mesures semblent limiter l’apparition d’allergies chez l’enfant : la suppression du tabagisme maternel, l’allaitement au sein exclusif pendant 4 à 6 mois et le retard de la diversification alimentaire au-delà de l’âge de 4 mois.
L’allaitement exclusif au sein bénéfique chez les sujets à risque
L’allaitement maternel exclusif est recommandé jusqu’aux six mois du nouveau-né. « Un allaitement maternel exclusif d’au moins 3 mois pourrait protéger de l’apparition d’une dermatite atopique chez des enfants à risque d’allergie. En revanche, chez des enfants sans risque, aucun effet préventif notable n’a été noté, précise le Pr Christophe Dupont, hôpital Necker Enfants Malades à Paris, Secrétaire général du Comité de Nutrition de la société française de pédiatrie. Par ailleurs, selon, une méta-analyse (1), l’allaitement au sein durant trois mois réduirait de moitié le risque d’asthme entre 2 et 5 ans, mais uniquement dans les familles atopiques ». Cependant, le prolongement de l’allaitement au-delà de six mois n’a pas montré son bénéfice sur la prévention des allergies.
Si la mère ne peut ou ne veut pas allaiter, se pose alors la question du lait à utiliser. Chez les enfants à risque atopique non allaités, des arguments plaident en faveur de l’utilisation prolongée (au moins 4 mois) d’un lait hypoallergénique ou d’un hydrolysat extensif de protéines ayant fait la preuve de son efficacité dans des études contrôlées. Les formules à base de protéines de soja ne sont pas conseillées.
Après quatre mois ou après six mois ?
Selon les recommandations du Comité de Nutrition de la société française de pédiatrie, la diversification alimentaire ne doit pas débuter avant l’âge de 6 mois. L’introduction de l’œuf et du poisson peut débuter après 6 mois, mais celle des aliments à fort pouvoir allergénique (kiwi, céleri, arachide, fruits à coque, crustacés) doit être retardée après un an. Cependant, certaines sociétés savantes récusent en partie l’utilité de certaines évictions alimentaires chez l’enfant à risque d’allergie et suggèrent une date plus précoce de diversification entre 4 et 6 mois. Pour justifier sa position, le CNSFP évoque l’optimisation des apports en nutriments essentiels au développement de l’enfant. « Le début de la diversification alimentaire après 6 mois, et non pas après 4 mois, ne peut en aucun cas être considéré comme délétère dans l’état actuel des connaissances ».
Il s’agit surtout de prévenir la carence en fer, présent dans l’œuf et la viande, dont l’introduction peut être proposée après l’âge de 6 mois, quand les stocks en fer constitués in utero diminuent.
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