Depuis 2008,la rougeole connaît une forte recrudescence. Alors que cette maladie semblait avoir disparu (une quarantaine de cas déclarés en 2006 et 2007), près de 600 cas ont été notifiés en 2008 ce qui, compte tenu du non-respect de l’obligation à déclarer, laisse penser que plusieurs milliers de cas sont survenus. La maladie est très contagieuse : un enfant en contamine en moyenne 10 à 15 autres très rapidement (cœfficient de reproduction).
Éradiquer la rougeole
La vaccination contre la rougeole est recommandée en France depuis 1983, mais en dépit de son remboursement et des nombreuses campagnes d’incitation, le taux de couverture vaccinale reste insuffisant : 87 % à l’âge de 2 ans pour une dose de vaccin, 52 % pour les enfants de 11 ans. S’il était de 95 % pour les deux doses, la maladie pourrait être éradiquée, comme en Finlande, en Norvège ou encore en Jamaïque. La stratégie consiste à réduire le réservoir des réceptifs par le rattrapage des sujets non vaccinés et à éviter la diffusion de la maladie en appliquant les mesures de prévention autour des cas. La première dose du vaccin trivalent Rougeole-Oreillons-Rubéole (ROR) est recommandée chez tous les nourrissons à l’âge de 12 mois (ou 9 mois si entrée en collectivité) et la seconde entre 13 et 23 mois (de 12 à 15 mois si collectivité). « 80 % seulement des enfants répondent à la première dose, la deuxième dose n’est donc pas un rappel mais un rattrapage indispensable », insiste le Dr Gaël Guyon1 (Montpellier).
Un schéma vaccinal simplifié pour le pneumocoque
Le pneumocoque peut entraîner des pneumonies et des méningites mortelles. Tous les nourrissons doivent donc être vaccinés selon le nouveau schéma vaccinal simplifié, c’est-à-dire deux injections de Prévenar à 2 mois et à 4 mois, suivies d’un rappel à 12 mois (au lieu de 3 doses initiales suivies d’un rappel auparavant, schéma restant en vigueur pour les enfants dits à risque), de même que tous les enfants de moins de 5 ans porteurs de facteurs de risque et non vaccinés antérieurement.
Ne pas oublier le rappel coquelucheux
La coqueluche est la première cause de décès des tout-petits de moins de 3 mois par infection communautaire.
Compte tenu de la recrudescence de cas observés chez de très jeunes nourrissons contaminés par des adolescents ou de jeunes adultes, un rappel est recommandé entre 11 et 13 ans ainsi que pour les adultes jeunes en âge ou en désir d’avoir des enfants (stratégie cocooning).
Relancer la vaccination contre l’hépatite B
Il existe désormais une volonté d’améliorer une couverture vaccinale préoccupante. Après le remboursement du vaccin hexavalent, deux nouvelles mesures devraient y contribuer : le prolongement (jusqu’à 15 ans révolus) de l’âge du rattrapage et la possibilité d’utiliser dans ce contexte un schéma vaccinal simplifié à deux doses. Il est cependant préférable de faire ce vaccin dès le plus jeune âge.
Vacciner certains enfants contre l’hépatite A
L’endémie d’hépatite A est entretenue en France par l’importation de virus en provenance des pays à haute incidence. Les recommandations nouvelles visent à limiter ce fait par la vaccination des enfants originaires des pays de haute endémicité et susceptibles d’y retourner, palliant ainsi la mauvaise application des recommandations de vaccination des enfants voyageurs.
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