COMMENT prévenir les accidents médicaux ? Cette prévention passe par la « gestion des risques », ont répondu en choeur les intervenants du colloque organisé à Paris par la toute nouvelle association de la Prévention médicale (1). La gestion des risques concerne tout un ensemble d'acteurs, et les professionnels en premier chef. A travers leur association Arres (Anesthésie-réanimation risques et solutions), les anesthésistes-réanimateurs ont « ouvert la voie », a rappelé Michel Chassang, du syndicat Csmf. « Même s'il n'y avait pas augmentation des risques et désaffection (dans certaines spécialités) , il faudrait s'engager dans la gestion des risques car cela fait partie de la démarche qualité », a fait remarquer le Dr Pierre Monod, président de la Conférence nationale des présidents d'union régionale des médecins libéraux. Une démarche qualité qui intéresse bien sûr aussi la Haute Autorité de santé (HAS) et l'assurance-maladie, qui financera l'aide à la souscription d'une assurance (prévue par la loi du 13 août 2004) pour les praticiens et équipes médicales dont la qualité de la pratique professionnelle sera accréditée par la HAS. Philippe Burnel, directeur de l'Accréditation et de l'Évaluation des pratiques professionnelles à la HAS, relève que « 42 % des établissements » visités en 2003 ont reçu une recommandation liée à la gestion des risques au moment de leur accréditation. « On a encore un travail important pour arriver à une appropriation de la démarche de gestion des risques par les établissements », constate Philippe Burnel. A titre de comparaison, il note qu'il a fallu « vingt ans de travail », au sein des compagnies aériennes, avant d'instaurer avec les pilotes « un climat de confiance dans lequel la déclaration des incidents et leur analyse participent à la sécurité collective et non à un système individuellement sanctionnant ».
Outre les assureurs, l'Ordre des médecins pense avoir son mot à dire sur la gestion des risques, dès lors que le respect des règles déontologiques peut éviter « des fautes de comportement » (manque d'information, par exemple) qui aggravent l'erreur médicale aux yeux des patients, a souligné le conseiller ordinal Philippe Biclet.
Mais tous les acteurs de la gestion des risques doivent faire preuve de patience. En conclusion, le Pr Claude Huriet a prévenu que « les efforts, souvent difficiles et méritoires, mettent du temps à avoir un impact visible en termes de santé publique ».
(1) Cette association a été fondée par la Confédération des syndicats médicaux français (Csmf), la Confédération nationale des syndicats dentaires (Cnsd), la Macsf et le Sou médical.
11, rue Brunel, 75017 Paris. Tél : 01.71.23.82.51.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature