Le nombre de femmes hypertendues en âge de procréer n'est pas négligeable (4% entre 18 et 34 ans, 8% de 35 à 44 ans) et pose directement la question du choix d'un contraceptif.
Les progestatifs n'ont un effet délétère sur la pression artérielle (PA) que lorsqu'ils sont associés aux œstrogènes. La contraception progestative pure peut donc être prescrite chez l'hypertendue. Selon le consensus SFE 2010, les pilules micro-dosées sont utilisables dans ce contexte, ainsi que les pregnanes et norpreganes (qui n'ont cependant pas l'AMM dans la contraception). Pour les formes non orales, le DMPA (acétate de médroxyprogestérone) en injection trimestrielle a été évalué et n'est envisageable que si la PA est bien contrôlée. Quand aux implants ou aux DIU à la progestérone on manque encore d'études sur le sujet.
Un contrôle tensionnel plus difficile
La contraception œstroprogestative (COP), quelle que soit la voie d'administration, augmente, en revanche, les chiffres de PA, d'HTA maligne et de complications cardiovasculaires, même si elles restent rares chez les femmes jeunes. Sous COP, le risque de développer une HTA est multiplié par 2 à 3 chez les normotendues et chez les hypertendues le contrôle tensionnel est moins bon. L'élévation tensionnelle est indépendante de la dose d'éthinyl œstradiol. « Il reste à évaluer les pilules les plus récentes à base de 17-ß-œstradiol ou de valérate d'œstradiol et de progestatifs plus neutres sur le plan vasculaire comme le dienogest ou l'acétate de nomégestrol », explique le Dr Anne Bachelot, endocrinologue à La Pitié-Salpêtrière.
Mais, pour l’heure, les COP ne peuvent être envisagés que chez une femme de moins de 35 ans, bien équilibrée par le traitement anti-hypertenseur, en l’absence de complication et d'autres facteurs de risque et sont formellement contre-indiqués dans les autres cas.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature