Le partage d’informations est inhérent à l’exercice en maisons de santé et fait partie des premiers critères de choix de leurs solutions informatiques. Mais pas seulement. Elles doivent aussi pouvoir compter sur des fonctionnalités permettant de constituer des protocoles pluridisciplinaires et d’extraire des données à des fins statistiques (épidémiologie et indicateurs qualité). Sans oublier une gestion financière et comptable adaptée à leurs spécificités.
S’ils ne répondent pas toujours à 100 % à ces nouveaux besoins, les éditeurs reconnus sur le marché de l’informatique ambulatoire n’en sont pas loin et se montrent en tout cas très attentifs à la demande. Surtout quand ils ont déjà l’expérience des cliniques et centres de santé. D’autres acteurs, à l’instar d’ICT, se font quasiment une spécialité d’équiper les projets de maisons, pôles et centres de santé en personnalisant l’accompagnement et en offrant des paramétrages « sur mesure » en fonction des organisations.
Annoncé pour fin mars, un cahier des charges national est en tout cas en cours d’élaboration à l’ASIP Santé (en encadré) dont le groupe de travail réunit les professionnels les plus expérimentés en la matière. Parmi eux : le Dr Pierre de Haas (Maison de santé de Pont d’Ain), qui préside la FFMPS (Fédération des Maisons et Pôles de santé) et répète inlassablement que le développement des nouveaux modes de prise en charge est indissociable de la modernisation des systèmes d’information.
Un plan de prévention personnalisé inclus dans le dossier
Initiateur d’un colloque consacré à ce thème l’an dernier, il recommande une démarche par étapes, sur les deux axes prioritaires que constituent, à ses yeux, la construction d’un dossier médical unique et l’appropriation de protocoles pluri disciplinaires. Une phase de transition est de toute façon inévitable tant que les règles du partage d’informations entre médecins et paramédicaux ne sont pas ajustées.
Le dossier informatique unique devrait comporter une note de synthèse et un plan de prévention personnalisé. Ses données sont bien entendu codées, faute de quoi aucune extraction n’est réalisable. Produit de manière automatique, le Document Médical de Synthèse y ajoute état civil, coordonnées du médecin traitant, antécédents, ordonnance chronique et actuelle, contacts des correspondants. Une liste indicative, précise Pierre de Haas, puisqu’elle devrait résulter d’un travail de coordination ville-hôpital.
L’externalisation des bases de données auprès de l’éditeur – agréé pour l’hébergement ou qui fait appel à un hébergeur agréé – présente l’avantage de libérer les professionnels des contraintes de mises à jour logicielles et de maintenance en garantissant les niveaux de sécurité adéquats. Elle simplifie aussi l’évolution du système d’information quand le périmètre d’action de la maison de santé se modifie ou si elle doit se connecter à un pôle de santé. Elle facilite également l’investissement dans la mesure où la tarification des solutions externalisées fait généralement l’objet d’un abonnement.
Enfin, l’outil informatique doit être orienté aide à la décision et évaluation des pratiques. À Bletterans (Jura) – « laboratoire de recherche » de la FFMPS – où les prises en charge de malades chroniques font l’objet de protocoles et d’aide-mémoire formalisés en FMC, les médecins peuvent suivre régulièrement l’évolution de leurs pratiques à la suite de ces formations, de même que l’incidence de leurs actions en éducation thérapeutique.
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