Quel impact de l’amiodarone sur les récidives précoces ?

AMIO-CAT est la première étude randomisée en double aveugle ayant évalué, versus placebo, les effets d’un traitement de courte durée (2 mois) par l’amiodarone débuté juste après la procédure.

Elle a inclus 212 patients, candidats à une ablation par radiofréquence pour une FA paroxystique ou persistante, qui ont reçu juste après la procédure de l’amiodarone (n = 108) ou un placebo (n = 104) pendant 8 semaines.

Le critère primaire d’évaluation était la survenue d’un épisode de FA d’une durée d’au moins 30 secondes après la période de transition de 3 mois, au cours de laquelle des épisodes de FA inhérents au processus de cicatrisation sont susceptibles de survenir.

Au terme de six mois de suivi, aucune différence significative n’a été observée en termes de récidives de FA entre les deux groupes : 39 % sous amiodarone et 48 % sou placebo (p = 0,18).

Pendant la période de transition de trois mois, les épisodes de FA ont été moins nombreux chez les patients recevant l’amiodarone (34 % versus 53 %, p = 0,006) et le nombre d’hospitalisations pour arythmies et de recours à une cardioversion a été divisé par deux (p = 0,006 et p = 0,0004 respectivement).

Ces effets sur les épisodes de FA au cours des trois premiers mois ont été comparables quel soit le type de FA à l’inclusion (paroxystique ou permanente). En revanche, la réduction des hospitalisations et des cardioversions n’a été significative que chez les patients dont la FA était persistante à l’inclusion.

Aucune différence n’a été rapportée en termes d’effets indésirables sévères entre les deux groupes. Les effets secondaires transitoires à type de troubles du sommeil, troubles gastro-intestinaux et modifications du bilan thyroïdien biologique ont été plus fréquents dans le groupe sous amiodarone, sans influence sur la qualité de vie.