LE SECRETAIRE GENERAL de la Cfdt, François Chérèque, veut que l'on prenne son temps pour élaborer la réforme de l'assurance-maladie.
Le gouvernement, a-t-il déclaré sur RTL, doit consacrer « deux, trois mois de plus pour discuter » de cette réforme « plutôt que de se précipiter ».
« Prenons le temps nécessaire. Ce qui veut dire : on a besoin d'un premier schéma de la réforme, dès ce mois-ci, pour qu'on puisse le discuter dans les deux ou trois mois qui viennent », a-t-il ajouté.
Mais le leader de la Cfdt a mis également en garde le gouvernement : il attend que les promesses faites sur la réforme des retraites, concernant notamment les fonctionnaires, soient tenues. Tant qu'il n'aura pas « mis en œuvre clairement les promesses qu'il nous a faites, on (y) regardera à deux fois pour s'engager » sur la réforme de la Sécurité sociale, a dit François Chérèque.
Sarkozy veut aller vite.
En revanche, prendre son temps pour la réforme de l'assurance-maladie n'est pas du goût, semble-t-il, du nouveau ministre d'Etat, chargé de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, Nicolas Sarkozy. Il faut rapidement une réforme, a-t-il expliqué aux députés, lors de la séance des questions d'actualité au gouvernement, pour « juguler l'hémorragie de l'assurance-maladie qui perd un milliard d'euros par mois ». Et il est hors de question, a poursuivi le ministre, de « laisser filer les déficits ».
« Ceux qui disent qu'ils ont le temps (pour réformer l'assurance-maladie) paieront ce temps avec l'argent des Français », a ajouté avec force Nicolas Sarkozy. Une manière de mettre la pression sur le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Philippe Douste-Blazy, et son secrétaire d'Etat à l'Assurance-maladie, Xavier Bertrand, qui ont décidé de recevoir les partenaires sociaux et les professionnels de santé avant de décider des grandes orientations de cette réforme.
Le discours du ministre des Finances devrait cependant convenir au patronat et au président du Medef, Ernest-Antoine Seillières, qui, dans un entretien avec « le Figaro », se prononce pour une réforme d'urgence de l'assurance-maladie.
« On a tant dérivé dans la gestion et les déficits du système par abandon et confusion des responsabilités que maintenant les choses sont trop graves pour attendre encore », assure-t-il. Il est vrai que la situation économique difficile aujourd'hui et la croissance plutôt faible de cette année (selon la Commission européenne, elle serait de 1,7 % en 2004 et 2,4 % en 2005 en France) pourraient aggraver les déficits, notamment celui de l'assurance-maladie, si les recettes n'augmentent pas de façon significative et si les dépenses continuent de croître. D'où l'inquiétude du ministre des Finances, qui insiste sur les conséquences d'un report de cette réforme.
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