Qui prendra les rênes de la Santé dans le prochain gouvernement ? Constatons d’abord que beaucoup se sentent appelés, que comme toujours personne ne se risque à postuler, et qu’au final seuls un ou deux élus hériteront du maroquin. Etrange bousculade, quand on sait que le poste, sensible si l’en est, a parfois fait office de siège éjectable ou valu à son titulaire une place de choix à la barre d’une Cour de Justice. L’ampleur et l’urgence des dossiers à traiter devraient de surcroît suffire à en rebuter plus d’un. Pourtant, il n’en est rien… Et tout ça ne facilite pas bien sûr le petit jeu des pronostics.
Alors, quel CV faut-il donc présenter pour optimiser ses chances de devenir ministre de la Santé ? Priorité à gauche pour commencer. Vu les résultats du premier tour, on songe évidemment davantage à un socialiste qu’à un UMP. Pourtant, prudence. Souffler n’est pas jouer, comme on dit aux échecs. Et tout vient à point à qui sait attendre… Question de genre ensuite : il faudra des femmes au gouvernement et, par le passé, il se trouve que la santé leur a souvent échu. Comtesse de Ségur ? Sous les traits d’une Simone Veil, d’une Martine Aubry ou d’une Roselyne Bachelot, elles ont souvent battu les records de longévité à ce poste. Etre soi-même professionnel de santé est enfin indéniablement un « plus » pour la fonction. Encore que des Barrot, des Evin, des Bertrand qui au départ ne devaient pas grand-chose au corps médical, aient su s’imposer. À l’inverse, la nomination du Dr Nora Berra a longtemps été perçue comme une erreur de casting. Encore qu’elle se soit un peu révélée en fin de période.
La constitution d’un gouvernement étant de toute façon une alchimie complexe, il est toujours risqué de se hasarder à des prédictions… C’est tellement tentant qu’au Généraliste nous y succombons. Nous vous laissons donc découvrir la galerie de prétendants que nous avons dressée à leur place. À vous de vous faire une idée. En gardant à l’esprit trois règles de bases qu’on peut tirer du passé. Pour réussir dans le job, le ou la gagnante devra être un minimum familiarisé avec les questions sociales ou de santé. Il doit ensuite avoir à l’esprit qu’on ne gère pas ce ministère à la schlague, car depuis le plan Juppé, on sait qu’il n’est pas de réforme durable de la santé qui se décrète, contre les médecins, ou dans leur dos. Enfin, vu le contexte budgétaire actuel, il ou elle devra, plus encore que ses prédécesseurs, savoir compter. C’est bien connu, on ne prête qu’aux riches. Et la Sécu, elle, ne l’est pas.
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