« Rizière va bien, mais nous sommes aujourd’hui un peu en stand-by », confie le Dr Bertrand Haushalter. Rizière ? C’est cette association d’aide au développement qu’a montée en 1996, ce généraliste champenois et qui lui a valu un "G’dOr" dans la catégorie « investissement humanitaire ». Sept services de kinésithérapie infantile respiratoire et orthopédique ont été ainsi créés au Vietnam et au Cambodge. Mais aujourd’hui le Dr Haushalter lance un appel *: « nous sommes à la recherche de kinésithérapeutes spécialisés en kiné-neurologie de la petite enfance pour notre hôpital de Saïgon, ainsi que de kinés de formation plus généraliste pour notre réseau sur Phnom-Penh, avec l’association « Pour un sourire d’enfant ».
Autre lauréat 2010, autre action. L’association pour les soins aux soignants, ce réseau de soins dispensés aux professionnels de santé pour laquelle le Dr Yves Léopold avait reçu l’an passé le prix de l’organisation des soins et actions de prévention, a aussi un message à faire passer. « Nous avons réussi à sensibiliser deux ARS sur les carences dans la prise en charge des médecins souffrant d’addictions. La budgétisation de nos centres labellisés est en bonne voie. Et la signature des contrats thérapeutiquespermet une obtention plus rapide des Indemnités journalières pour les professionnels de santé malades. Mais, maintenant, nous avons besoin d’un réseau de psychiatres qui, puisse prendre le relais et assurer le suivi des médecins lorsque ces derniers rentrent à leur domicile », explique le Dr Léopold. Avis, donc aux psychiatres intéressés**.
Dans les Ardennes, aussi, le quotidien du Dr Jean-Pierre Hilly et de la dizaine de confrères qui l’accompagnent depuis leur première étude sur les benzodiazépines il y a cinq ans a pris un tour nouveau. Cette équipe de praticiens, emmenée par le Dr Hilly lauréat 2010 du Grand prix du bon usage du médicament pour leurs travaux de recherche sur « la polymédication des personnes âgées et la morbidité iatrogène », s’attelle en effet à trouver un troisième sujet d’études. « Nous connaissons les deux premiers : il s’agit du dépistage des troubles de la mémoire et des conséquences du veuvage », explique le praticien. Dès que nous en aurons un troisième, nous nous lancerons pour une nouvelle activité de recherche en médecine générale ». Qui, comme les précédentes, devrait durer 18 mois et faire appel aux statisticiens de Groupama et de la MSA.
En Alsace, le Dr Pascal Moritz attend des nouvelles de son ARS. En effet, les capacités d’accueil de "Pfarrhus", les locaux de l’ancien presbytère où s’est implanté l’unité de jour à destination des malades d’Alzheimer du Dr Moritz ne suffisent plus. "Nous souhaiterions désormais pouvoir prendre en charge des patients de communes plus éloignées en ouvrant une nouvelle structure", explique le généraliste lauréat 2010 du prix de la meilleure initiative dans la prise en charge de l’Alzheimer, qui compte sur une réponse « dans le courant de l’année ».
Le Dr Gilbert Guidicelli, généraliste installé à l’Ile Rousse et lauréat du prix du développement professionnel continu a quant à lui été une victime collatérale du Mediator. En effet, ce praticien s’était attaché deux années durant à optimiser « les facteurs de risque répertoriés dans le volet médical » de ses patients. « Seulement avec la suspicion qui entoure aujourd’hui les médicaments dans leur ensemble, il devient difficile de se faire entendre. Il y a un véritable désarroi au sein de la profession, de l’industrie pharmaceutique et des patients ». Mais qu’importe, le Dr Guidicelli n’entend pas baisser les bras et s’attelle à un projet « sur la maladie d’Alzheimer, en attendant le retour à un contexte plus favorable » pour reprendre ses travaux.
Enfin, la benjamine des Grands Prix 2010, classée 72e aux ECN 2009 et première à avoir choisi médecine générale, est aujourd’hui en stage de médecine polyvalente à l’hôpital d’Albi. Et si elle n’a pas encore « une idée très arrêtée sur la forme d’installation » qu’elle envisage, Alix se déclare « toujours séduite par la qualité de vie de la région » et il y a de fortes chances qu’elle finisse par s’y installer.
Gilles Haissat, 23 rue Gambetta, 51100 Reims
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