Les principaux constats
Y a-t-il un pilote dans le système?
Le manque global d’efficacité du système de santé ressentis par les participants pose la question du pilotage de ce système. La création des Agences Régionales de Santé est notamment vécue comme une déconcentration mais pas comme une vraie décentralisation ; le système reste donc vertical sans prendre en compte les besoins locaux, avec une répartition et une utilisation des ressources peu transparence.
Les inégalités de remboursement
Parmi les inégalités évoquées, les associations ont relevé le transfert du financement de l’assurance maladie vers les mutuelles. Or, même si 96% de la population a une mutuelle en France, les couvertures sont inégales et le reste à charge devient un facteur d’inégalité, notamment dans le cas des dépassements d’honoraires, partie importante de ce reste à charge.
Les inégalités de territoire
L’autre domaine d’inégalités souligné concerne les territoires : Le choix du médecin traitant est trop restreint. Les listes d’attentes pour certains examens comme les IRMs s’allongent dangereusement. Pour les associations, cela est sans doute lié à la formation et à la valorisation des médecins généralistes. En contrepartie, le salaire des médecins étant de l’argent social, le système devrait avoir son mot à dire sur leur installation.
L’accès au médicament
Les associations de plus en plus expertes dans le domaine de la recherche dénoncent les délais d’intégration dans nos panoplies thérapeutiques, les ruptures de stock, en France, liées aux différences de prix en Europe et les disparités entre les pays d’Europe quand certains traitements sont disponibles chez nos voisins mais pas en France.
Quelques priorités
Maladies chroniques et éducation thérapeutique
Les progrès de la recherche et des traitements ont réussi à chroniciser certaines maladies considérées comme inguérissables. Paradoxalement, cela a créé de nouvelles difficultés car pour les patients chroniques, les difficultés du système deviennent elles aussi chroniques. En ce sens, les programmes d’éducation thérapeutique sont très attendus par les associations. Elles constatent que trop peu de programmes sont autorisés et que le mode de financement prévu ne donne pas satisfaction. Ces initiatives doivent être coproduite et promues avec les associations.
Renforcer la prévention
En dehors de quelques programmes spécifiques, les représentants des associations ne constatent pas une efficacité de la prévention en France alors qu’il devrait s’agir d’un choix politique majeur. Le financement de cette prévention, notamment la rémunération des médecins, doit être pensé comme un investissement sur le nombre de traitement qui ne seront pas à payer grâce à cette promotion de la santé.
Sortir le soin de l’hôpital
La baisse de la durée moyenne de séjour à l’hôpital pour des raisons économiques est un plus en termes de qualité de vie. Mais, les représentants des patients s’inquiètent du risque de perte de contact avec le médecin et l’équipe soignante et ses conséquences sur les soins, l’observance. Les associations insistent donc sur une coordination efficace qui passe par la promotion des réseaux de soins et des interfaces ville-hôpital, incluant tous les acteurs, pour organiser le retour à domicile.
Adapter la formation aux nouvelles exigences
Cette révolution de l’organisation des soins et de l’implication des différents acteurs nécessite le renforcement de nouvelles compétences. Les soignants coordinateurs seront notamment une interface de plus en plus essentielle dans ce panorama. Dans ce cadre, la formation initiale et continue des médecins généralise est considérée comme fondamentale dans cette univers en constant bouleversement.
Impliquer les patients et leurs représentants
Les représentants des patients sont de plus en plus présents dans les commissions des hôpitaux ou des instances de santé. Mais, pour autant, les associations n’ont pas totalement l’impression d’être entendus. Les associations ont acquis une expertise dans la prise en charge, l’organisation des soins mais aussi dans la recherche et l’innovation.
Pour mieux représenter efficacement les patients dans ces instances, les associatifs doivent être accompagnés et formés, notamment sur les sujets techniques comme les thérapies ciblées.
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