Septembre
À découvrir dès aujourd'hui, le nouveau film de Barbet Schroeder, « Inju, la bête dans l'ombre », un thriller au Japon adapté d'un roman policier publié en 1925 par Edogawa Ranpo, avec Benoît Magimel. De l'angoisse aussi dans « Intrusions », d'Emmanuel Bourdieu, un film «sur la façon dont la vie fait de nous des monstres», dit son auteur, avec Natacha Régnier et Denis Podalydès. Du côté de la comédie, celle de Vincent Garenq avec Lambert Wilson et Pascal Elbé, « Comme les autres », exploite le thème bien actuel de l'homoparentalité.
La semaine prochaine, on sourit et on chantonne avec « Mamma Mia ! Le film », de Phyllida Lloyd, tiré de la comédie musicale du même nom bâtie autour de tubes du groupe suédois Abba, avec Meryl Streep et Pierce Brosnan, présenté au festival de Deauville.
Agnès Jaoui est devant et derrière la caméra avec « Parlez-moi de la pluie » (le 17), écrit avec Jean-Pierre Bacri. Elle y incarne une féministe nouvellement engagée en politique tandis que Bacri forme avec Jamel Debbouze un improbable duo de documentaristes. Sauf si l'on est un fan inconditionnel, toujours à l'affût de la pensée de Madonna, qui vient de fêter ses 50 ans, on se passera sans doute de sa première réalisation, « Obscénité et vertu (« Filth and Wisdom » (le 17), qui mêle musique, sexe, quête de spiritualité et course à l'argent.
Trois semaines après la rentrée, débarque, le 24, la palme d'or du festival de Cannes, « Entre les murs », de Laurent Cantet : enfin, sur l'école, à travers la vie d'une classe de 4e, un constat sans pessimisme, ce qui ne l'empêche pas d'être réaliste, puisque inspiré de l'expérience de l'ancien professeur François Bégaudeau et des élèves qui se sont fait acteurs. Tout n'est pas joué à 15 ans démontre cette belle leçon de vie et de langage.
Le succès devrait être au rendez-vous également pour « Faubourg 36 », qui arrive le même jour. Pour son deuxième film, Christophe Barratier, l'heureux réalisateur des « Choristes », nous entraîne, chansons originales à l'appui, à l'époque du Front populaire, avec des chômeurs (Gérard Jugnot, Clovis Cornillac, Kad Mérad) qui investissent un théâtre pour y monter un spectacle à succès.
Octobre
Josiane Balasko a adapté son propre roman, « Cliente » (le 1er), en choisissant pour interprète de la séduisante quinquagénaire qui s'offre les services sexuels de jeunes gens Nathalie Baye. Autre temps, autre femme, jouée par Yolande Moreau « Séraphine » (le 1er), peintre naïf découverte dans les années 1910 par le collectionneur et marchand d'art allemand Wilhelm Uhde, dont elle est la femme de ménage, et qui, comme Camille Claudel, finira sa vie dans un hôpital psychiatrique.
Mais, côté français, ce sont deux autres morts cinématographiquement ressuscités qui feront l'événement. Dans le très attendu « Coluche, l'histoire d'un mec » (le 15), d'Antoine de Caunes, c'est François-Xavier Demaison qui se glisse dans la peau du comique au moment où il va se lancer dans la campagne pour l'élection présidentielle de 1981. Des avant-premières ont lieu en province à partir du 16 septembre (Lille). Mesrine, «l'homme aux 100visages» est lui incarné par Vincent Cassel, devant la caméra de Jean-François Richet, et a droit à deux films « Mesrine, l'instinct de mort » (le 29), inspiré de ses mémoires, et « Mesrine, l'ennemi public n°1 » (le 19 novembre).
La concurrence américaine ne sera pas mince. On attend pour le 8 la fantaisie espagnole de Woody Allen, « Vicky Cristina Barcelona », à voir pour le duo Penélope Cruz-Scarlett Johansson. Autre duo, celui constitué par Al Pacino et Robert de Niro dans « la Loi et l'ordre » (le 8), de Jon Avnet, dans lequel ils jouent deux flics qui travaillent depuis trente ans ensemble, confrontés à des meurtres en série. Dans « Miracle à Santa Anna » (le 1er), Spike Lee fait revivre un régiment noir engagé en Italie, pendant la Deuxième Guerre mondiale. Autre guerre, celle du Vietnam, évoquée dans une parodie de et avec Ben Stiller, « Tonnerre sous les tropiques » (le 15), qui est aussi une satire des coulisses de Hollywood (avec également Robert Downey Jr., Jack Black, Nick Nolte et un Tom Cruise méconnaissable en producteur obèse et chauve). Le film est interdit aux moins de 17 ans non accompagnés aux États-Unis, mesure imposée en raison de scènes de violence et de dialogues truffés de gros mots.
Oliver Stone s'intéresse de très près aux présidents américains. Après JFK et Nixon, il se penche sur le très contemporain cas de « W » (le 29, juste avant les nouvelles élections), pour tenter de comprendre comment George W. Bush (joué par Josh Brolin) est passé d'une jeunesse débridée à la présidence de la première puissance mondiale.
Le mois se terminera avec les nouvelles aventures de James Bond, « Quantum of Solace », dont la sortie est fixée au vendredi 31 pour être synchrone avec la première anglaise. Avec, face à Daniel Craig, Mathieu Amalric.
Novembre
Neuf ans après « Ma petite entreprise », Pierre Jolivet s'attaque à « la Très, Très Grande Entreprise » (le 5), en l'occurrence un fabricant de produits chimiques qui pollue allègrement la région. Une comédie sociale avec Roshdy Zem, Jean-Paul Rouve, Marie Gillain. Comédie toujours, autour du désir d'enfant et de la psychanalyse, « Baby Blues » (le 26), de Diane Bertrand, avec Karin Viard et Stefano Accorsi. On retrouvera Nathalie Baye dans « les Bureaux de Dieu » (le 5), de Claire Simon, approche originale du Planning familial dans laquelle des comédiens connus jouent les conseillers face à des non professionnels.
Jerzy Skolimowski est de retour avec « Quatre Nuits avec Anna » (le 5), dans lequel un homme espionne une jeune femme qui a été victime d'un viol.
Une belle affiche, Leonardo DiCaprio et Russell Crowe devant la caméra de Ridley Scott, un sujet brûlant, la traque, au Moyen-Orient, de l'un des leaders d'Al-Qaïda, en pleine préparation d'attentats contre les États-Unis, c'est « Mensonge d'état » (le 5). La semaine suivante, on verra enfin le dernier film de Clint Eastwood, « L'Échange » (le 12), intelligente et émouvante autopsie d'un extraordinaire fait divers des années 1930 : l'enlèvement d'un enfant, prétendument retrouvé quelques années plus tard. Avec Angelina Jolie, très convaincante en mère courage. La charmante Keira Knightley incarne pour sa part « The Duchess » (le 12), à savoir Georgiana Spencer, une ancêtre de la princesse Diana qui défraya la chronique au XVIIIe siècle. Autre évocation de l'histoire du Royaume-Uni, plus récente, « Hunger » (le 19), de l'artiste Steve McQueen, sur les militants de l'IRA qui moururent à la suite de grèves de la faim face à l'inflexible Margaret Thatcher.
Décembre
On commence le mois en compagnie d'« Agathe Cléry » (le 3), une directrice marketing quelque peu raciste qui voit du jour au lendemain sa peau s'assombrir en raison d'une maladie rare... Valérie Lemercier est dirigée par Étienne Chatiliez. Les amateurs de comédie pourront apprécier la nouvelle version de « l'Emmerdeur » (le 10), de Francis Veber, avec Richard Berry et Patrick Timsit, qui l'ont joué avec succès sur les planches.
On ne négligera pas pour autant, « Leonera » (le 3), de Pablo Trapero, venu d'Argentine, sur une jeune femme qui accouche et élève son enfant en prison, jusqu'à ce qu'on le lui arrache.
De l'espionnage encore, en forme de comédie loufoque, avec « Burn after Reading » (le 10), des frères Coen, qui ont réuni George Clooney, Brad Pitt et Tilda Swinton.
Cadeau de pré-Noël aux nombreux afficionados de la BD, « Largo Winch » (le 17) arrive sur grand écran, sous les traits de Tomer Sisley. Et pour oublier l'hiver, cap sur les antipodes avec « Australia » (le 24), de Baz Luhrmann : dans le nord de l'Australie, au début des années 1940, une aristocrate britannique (Nicole Kidman) hérite d'un ranch et fait appel à un cowboy local pour l'aider à s'occuper de son troupeau, alors que les Japonais bombardent Darwin...
Bon voyage sur les écrans !
Les rendez-vous de la famille
C'est avec les premières vacances scolaires que débarquent les films destinés plus particulièrement aux jeunes. Pour les amateurs de dessins animés à partir de 6 ans, voici deux aventures spatiales : « les Chimpanzés de l'espace » (22 octobre), produit par Sony, et « Fly me to the Moon » (29 octobre), où trois mouches s'embarquent clandestinement dans le premier vol pour la lune, Armstrong, Aldrin et Collins. C'est le premier film réalisé directement en 3D.
Pour les plus petits, venu de Suède, « Laban, le petit fantôme » (3 décembre), un fantôme désespéré de ne faire peur à personne ; et une production française, par le réalisateur de « la Prophétie des grenouilles », Jacques-Rémy Girerd, « Mia et le Migou » (10 décembre), les aventures d'une petite fille dans une étrange forêt.
Des films animaliers, aussi, comme « la Famille Suricate » (15 octobre), sur un petit animal à la recherche de sa famille, menacé par de nombreux prédateurs, en Afrique australe. Et « les Ailes pourpres » (17 décembre), film Disney qui nous entraînera au lac Natron, en Tanzanie, auprès de magnifiques flamants roses, qui doivent eux aussi lutter pour leur survie.
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