Quelque 12 000 personnes de tous pays impliquées dans la prise en charge du diabète sont attendues à IDF Paris 2003, du 24 au 29 août au palais des Congrès : chercheurs, diabétologues, acteurs de soins paramédicaux (infirmières, diététiciens, psychologues, podologues), responsables de santé et représentants des 183 associations de diabétiques membres de l'IDF. Une réunion internationale qui comprend en fait trois congrès : un scientifique, un sur l'organisation des soins et un sur la vie des associations de diabétiques.
Plus de 140 millions de personnes sont atteintes de diabète dans le monde, elles seront 300 millions en 2025 avec une incidence explosive dans les pays en développement.
Quatre thèmes ont été arbitrairement sélectionnés pour IDF 2003, deux concernent le diabète type 1 (10 % des diabètes mais nombre absolu de cas important), deux autres le diabète type 2 ; les deux diabètes ont en effet des problématiques bien différentes.
Concernant le diabète 1, insulinodépendant, on s'intéresse particulièrement au pancréas artificiel avec l'évaluation, en cours, de systèmes automatisés implantés contrôlant glycémie et administration d'insuline (suppression de la piqûre), qui pourraient être disponibles dans deux ou trois ans. Les greffes de pancréas, qui supposent une chirurgie difficile, ne sont plus guère à l'ordre du jour de la recherche clinique qui s'oriente plutôt vers les greffes de cellules B des ilôts de Langherans ; reste que la nécessité d'un traitement antirejet, lourd, en limite.
Le voeu « l'insuline pour tous » formulé par l'IDF à l'intention des diabétiques insulinodépendants ne concerne guère les pays industrialisés, en revanche certaines données illustrent bien la pauvreté des moyens thérapeutiques en ce domaine dans les pays en développement : en Tanzanie, par exemple, plus de 60 % des malades ayant un DID n'ont pas un accès permanent à l'insuline, essentiellement pour des raisons de coût mais aussi de conditions d'importation, de distribution, de stockage, etc. Une solidarité mondiale doit se développer ; dans les semaines prochaines, l'IDF, en collaboration avec l'OMS, va lui consacrer 1,7 million d'euros afin notamment de sensibiliser gouvernements et autorités de santé concernés.
Deux messages pour le diabète 2, maladie silencieuse, sous-diagnostiquée dont l'incidence est multipliée par deux tous les dix ans : un diabétique sur deux s'ignore, le retard au diagnostic peut atteindre dix ans.
Lutter contre la sédentarité
Les meilleures solutions sont préventives :
- La chasse aux gènes responsables est ouverte : elle s'annonce difficile puisque le diabète 2 est multigénique, mais elle pourrait permettre de mieux identifier les patients à risque.
- La lutte contre la sédentarité devient une priorité.
Anecdote intéressante : une étude australienne a montré que les aborigènes devenus sédentaires en milieu urbain ont pris du poids (avec hyperglycémie et hypertriglycéridémie). Un diabétologue les a renvoyés dans le bush pendant sept semaines pour redevenir chasseurs : ils ont perdu 8 kg, leurs glycémie et triglycéridémie se sont normalisées. L'étude DPP menée en pays industrialisé a montré que l'exercice physique (deux heures et demie par semaine de marche rapide répartie sur plusieurs jours) et une modification des habitudes alimentaires (400 calories de moins par jour) réduit de moitié le risque de devenir diabétique. A noter qu'au moment d'IDF 2003, se tiendra également à Paris le Congrès mondial d'athlétisme ; des réunions conjointes sont prévues.
Le rôle fondamental des associations dans la prise en charge des deux diabètes est essentielle, souligne André Hervouët, président du Comité Vivre avec le diabète IDF 2003. Chaque personne vivant avec un diabète devient un expert de sa maladie ; les associations favorisent l'expression collective de cette expertise et la renforcent.
L'action des associations à travers le monde sera présentée : conférences, posters et village associatif sur 700 m2. Les associations mènent des actions diverses : information, formation (mes meilleurs formateurs ont été mes patients, aurait affirmé un éminent diabétologue américain), défense des droits (difficulté d'accès aux prêts, assurances, certains métiers, comme récemment celui de chauffeur de taxi londonien en vertu de dispositions européennes...).
* ww.idfparis2003.org .
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