DANS UNE lettre au « New England Journal of Medicine », des infectiologues de l'Etat de Washington rapportent en détail quatre cas de pyomyosite communautaire en rapport avec une infection à staphylocoque doré résistant à la méthicilline (Sarm). Si, dans les pays tropicaux, les pyomyosites restent une pathologie commune, dans les pays industrialisés elles surviennent majoritairement chez des sujets immunodéprimés ou atteints de cancers, de cirrhose de diabète ou des connectivites. Depuis quelques années, des cas en rapport avec une infection à Sarm ont été décrits en milieu hospitalier. On estime actuellement que près de 70 % des pyomyosites nosocomiales seraient en rapport avec cette bactérie et qu'un patient sur trois présenterait au cours de l'évolution de la maladie une bactériémie.
Les auteurs détaillent les quatre cas hospitalisés en moins de six mois dans leur service. La première, une jeune femme de 22 ans, originaire du Nicaragua et aux antécédents médicaux lourds, a présenté une pyomyosite du bras droit confirmée par IRM, qui a nécessité un traitement médico-chirurgical. La deuxième, sans antécédents particuliers, était âgée de 33 ans ; elle a présenté un tableau clinique d'atteinte du membre inférieur droit. La troisième, infectée par le VIH et non suivie (CD4 = 15), a elle aussi présenté une atteinte du membre inférieur droit. Enfin, le dernier malade, un homme de 51 ans, diabétique de type 2, était atteint d'une lésion du membre inférieur gauche évoluant progressivement.
Tous les isolats se sont révélés sensibles à la tétracycline, la vancomycine, la gentamycine, la rifampicine et la clindamycine et elles étaient toutes résistantes à l'azithromycine. L'utilisation du D test n'a pas permis d'induire de résistance à la clindamycine. Enfin, deux des souches isolées se sont révélées résistantes à la ciprofloxacine.
« New England Journal of Medicine », 7 avril 2005, vol. 352, 14, pp. 1488-1489.
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