Fréquent
Les lithiases des glandes salivaires concernent 9 fois sur 10 la glande sous-maxillaire et sublinguale, plus rarement la glande parotide (plus volontiers le siège d'accident infectieux) et exceptionnellement les glandes salivaires accessoires. C'est une pathologie fréquente qui s'observe à tout âge ; les calculs sont généralement composés de sels de calcium (rarement de cholestérol) se formant à la faveur d'un déséquilibre hydroélectrolytique (hyperconcentration électrolytique, déshydratation), d'une stase salivaire (médicaments diminuant le flux salivaire, obstacle sur la voie excrétrice, inflammation des canaux). Le plus souvent unique et unilatéral, ils sont rarement multiples ou bilatéraux.
Stase, infection
La lithiase entraîne rapidement une stase salivaire et une infection en amont de l'obstruction aboutissant à une inflammation aiguë, puis chronique qui finit par scléroser la glande qui en est le siège.
Sous-maxillaires
Les lithiases sous-maxillaires sont classiquement découvertes lors d' accidents mécaniques (crises de rétention salivaire sur obstacle de la portion antérieure de la voie excrétrice) ou lors d' accidents infectieux (obstacle à la portion postérieure de la voie excrétrice ou dans la glande). L'obstruction partielle ou totale du canal provoque la rétention salivaire qui se manifeste de façon récidivante lors des stimuli salivaires principalement au début des repas. Il faut y penser devant une hernie salivaire (tuméfaction sous-maxillaire indolore disparaissant progressivement en quelques minutes et récidivant dans les mêmes conditions) ou une colique salivaire (douleurs vives de la langue et du plancher buccal s'accompagnant d'une tuméfaction de la région sus-hyoïdienne latérale qui rétrocède progressivement avec l'expulsion d'un jet de salive par l'ostium). L'évolution se fait parfois vers l'expulsion spontanée du calcul, mais se complique souvent d'accident inflammatoire.
Les accidents infectieux correspondent à l' abcédation du plancher (tuméfaction douloureuse de la crête salivaire ou whartonite séparée de la face interne de la mandibule avec issue de pus à l'ostium du canal dans un contexte infectieux peu important), à une sous-maxillite (tuméfaction sus-hyoïdienne latérale douloureuse au palper bidigital avec issue de pus à l'ostium et signes infectieux généraux plus marqués). Le phlegmon sous-maxillaire correspond à une collection purulente de la loge sous-maxillaire qui se fistulise spontanément à la peau.
La lithiase salivaire peut aussi être découverte fortuitement à la palpation bidigitale du plancher de bouche (perception de la lithiase entre l'index ganté au contact du plancher en intrabuccal et les doigts de l'autre main venant se placer en sous-mandibulaire pour refouler la glande sous-maxillaire vers la cavité buccale), lors de l'analyse d'une radiographie panoramique dentaire ou d'un défilé mandibulaire.
Vous confirmerez votre diagnostic par un bilan radiographique (occlusal antérieur, incidence de Bonneau ou occlusal postérieur, panoramique dentaire ou défilé mandibulaire) qui vous permettra de visualiser le calcul sous forme d'une opacité ronde à distance des contours mandibulaires. En l'absence de visualisation du calcul, la sialographie sous-maxillaire, faite à distance de tout épisode infectieux, vous montrera une dilatation du canal en amont du calcul et précisera l'état fonctionnel de la glande (elle est essentielle lorsque le calcul est radiotransparent).
Bon clinicien, vous aurez éliminé une cellulite d'origine dentaire (absence de pus à l'ostium, abcès fixé à la corticale mandibulaire), une tumeur glandulaire (adénome pléomorphe, lipome, carcinome adénoïde kystique...), une adénite ou une adénopathie tuberculeuse.
Sublinguales
Les lithiases sublinguales ont les mêmes caractéristiques que les lithiases sous-maxillaires, mais le calcul se projette en dehors du canal de Wharton.
Parotidiennes
Les lithiases parotidiennes sont beaucoup plus rares et plus petites. La tuméfaction induite est rétromandibulaire et prétragienne ; les complications infectieuses prédominent avec issue de pus au canal de Sténon, à la face interne de la joue en regard de la 2e molaire. Le bilan radiographique standard comportera une face basse ou un cliché tangentiel à la joue. La sialographie ou le sialoscanner sont largement contributifs montrant à la fois la lithiase et ses répercussions sur la glande.
Glandes salivaires accessoires
Les lithiases des glandes salivaires accessoires sont exceptionnelles, se manifestant par un épisode infectieux ou cellulite à la face interne de la lèvre ou de sa commissure. La radiographie retrouve le calcul.
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