Q UEL est le poids de la culture dans le comportement humain ? A cette question, de nombreux penseurs, dont Rousseau, ont depuis la nuit des temps tenté de répondre, mais aussi des écrivains et des cinéastes. En donnant une descendance à Tarzan et à « l'enfant sauvage », Michel Gondry, et c'est heureux, ne se prend pas au sérieux.
Gondry, 38 ans, fait ses débuts dans le cinéma de fiction après avoir conquis la France puis l'Amérique grâce à ses spots publicitaires et ses clips vidéos, en particulier ceux de Björk. Désireux de réaliser son premier film à Hollywood, où « tout est possible et à portée de main », où « on peut vraiment créer ce qu'on a rêvé », il est séduit par le scénario réputé irréalisable de Charlie Kaufman. C'est à Kaufman que l'on doit « Dans la peau de John Malkovich », de Spike Jonze, co-producteur de « Human Nature ».
C'est qu'en effet l'histoire, avec ses nombreux rebondissements, ne s'embarrasse ni de vraisemblance, ni de subtilité. On y croise un scientifique obsessionnel qui hait les singes, son assistante Française et fourbe, une naturaliste victime d'hirsutisme et un garçon élevé en pleine nature par un homme qui se prenait pour un singe.
Comment le scientifique épris de gloire tente d'enseigner les bonnes manières à l'homme sauvage tandis que la naturaliste tente de préserver son âme primaire et vierge, on le saura en suivant ce qui se veut « d'abord une comédie et surtout pas un film à message ».
Parodiant Tarzan, les films pour enfants, les comédies américaines de la grande époque et sûrement bien d'autres styles encore, Gondry frôle souvent le n'importe quoi. Comme il ne se prend pas au sérieux, on l'a dit, on lui pardonne d'autant plus volontiers qu'il a su réunir une agréable brochette d'acteurs. Tim Robbins est sérieux comme un pape en nouveau Dr Frankenstein. Patricia Arquette a osé se couvrir de poils pour un rôle très physique... Et l'on retrouve avec plaisir le Gallois Rhys Ifans, qui jouait avec gourmandise le colocataire envahissant de Hugh Grant dans « Coup de foudre à Notting Hill ». Et si Gondry a encore des progrès à faire, l'homme-singe qu'il met en scène est beaucoup plus amusant que les simiesques héros de Tim Burton (« la Planète des singes »).
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