PLUS ON EST, mieux c'est. Tout le monde semble être d'accord là-dessus chez les participants aux réunions organisées à la Dhos (Direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins) et consacrées au statut du praticien hospitalier.
Mais encore faut-il remplir certaines conditions, respecter certaines règles.
De fait, l'arrivée surprise à la table des discussions de Rachel Bocher, qui préside l'Inph (Intersyndicat national des praticiens hospitaliers), organisation non signataire de l'accord du 31 mars dernier, fait grincer quelques dents, couler beaucoup d'encre, sans faire avancer le « schmilblick ». « Je ne fais pas d'ostracisme, au contraire, assure le Pr Roland Rymer, président du Snam-HP (Syndicat national des médecins des hôpitaux publics). Je suis pour que l'Inph se joigne à nous, mais qu'il exprime d'abord un engagement sur tous les points que nous allons débattre. »
Ce que traduit le Dr François Aubart, président de la Coordination médicale hospitalière (CMH, qui a fait liste commune avec le Snam-HP aux dernières élections professionnelles), par une « clarification nécessaire des règles du jeu ».
C'était d'ailleurs l'objet d'un comité de suivi exceptionnel qui avait lieu hier au ministère de la Santé, avec les signataires de l'accord sur le statut du PH (CMH, Snam-HP et Uccsf, l'Union collégiale des chirurgiens et spécialistes français, branche spécialiste d'Alliance).
Etre dedans ou dehors.
Tous sont d'accord, donc : il est de l'intérêt de l'hôpital que le maximum d'acteurs soient engagés. « L'opposition aux principes du relevé de décisions du 31 mars est légitime, mais il s'agit d'un accord national. Il faut voir alors quelle valeur il convient de lui accorder », insiste le Dr Aubart.
Le Dr Jean-Gabriel Brun, président de l'Uccsf, ne mâche pas ses mots : « Ou il (l'Inph) signe, ou il ne signe pas (le protocole) », réfutant cette « technique du "partenariat in and out" ». « Ou on est dedans, ou on est dehors. Sinon, c'est trop facile de rester dehors et de pérorer, de mettre du plomb dans l'aile, puis de revenir "dedans[212] et de s'approprier les avancées. »« Nous craignons, poursuit-il encore, que, par sa présence, Rachel Bocher sabote les discussions. Que le ministre la voie de son côté... pourquoi pas, mais qu'elle ne rapplique pas dans un coin de la pièce, avec une lettre du ministre. »
Que répond l'accusée ? Que tout cela est une belle perte de temps. « Cette situation est surréaliste et dessert la cause des PH. Je ne comprends pas », déclare Rachel Bocher. Les insinuations volent et le ton monte. « Je me demande si les signataires n'ont pas quelque chose à cacher », souffle la présidente de l'Inph, brandissant le courrier du ministre la conviant aux réunions.
Interprétation.
Si les syndicats signataires espèrent voir l'Inph ajouter sa signature au bas de l'accord du 31 mars, ce dernier s'y refuse toujours, justifiant sa présence par les bons scores aux dernières élections professionnelles de juin.
Tout est là. Chacun donne une interprétation personnelle de ces résultats... qui semblent donner tout le monde vainqueur. C'est à ce titre que le Dr Pierre Faraggi, président de la CHG (Confédération des hôpitaux généraux), revendique, lui aussi, sa place à la table des discussions. « Nous sommes le groupe le plus représentatif, pour les temps plein et pour les temps partiel ». Pour lui, « c'est une question de bon sens et de démocratie ».
La Dhos, elle, fait de son mieux pour que tout le monde soit autour de la table et que les négociations avancent dans un climat serein. « Sur ces sujets si importants, qui touchent les droits individuels des PH, il me semble que toutes les sensibilités doivent s'exprimer », confirme le Dr Francis Fellinger, président de la conférence des présidents de CME de centre hospitalier. En attendant,
« si les choses s'enveniment, cela se posera dans le cadre des négociations sur la nouvelle gouvernance », prévient Rachel Bocher.
Les signataires du protocole sur la nouvelle gouvernance se retrouvent en effet actuellement pour discuter de l'application de l'ordonnance. La seule CHG, qui avait fermement marqué son opposition à la réforme et avait refusé de signer, aurait également l'intention de s'intégrer à ces négociations.
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